Au moins trois soldats maliens ont été tués et cinq autres blessés, hier, dans une nouvelle attaque terroriste d'un camp de l'armée, dans la région de Tombouctou, au nord du Mali, selon un communiqué de l'armée malienne. Le poste des Forces armées maliennes (FAMa) de Bambara Maoudé, situé à une centaine de km au sud de Tombouctou, a «fait l'objet aux environs de 05h00 du matin d'une attaque terroriste», a indiqué l'armée sur Twitter. «Au cours de cette attaque, les FAMa déplorent un bilan provisoire de 3 morts, 5 blessés et des dégâts matériels. Les blessés ont été héliportés sur Sevaré ( au centre du pays). Les vecteurs aériens ont été dépêchés sur zone. Le poste est sous contrôle FAMa», a ajouté la même source. «Trois de nos hommes sont tombés au front, hier, lors d'une attaque terroriste à Bambara Maoudé», a, en outre, déclaré aux médias un responsable de l'armée à Tombouctou, indiquant que du renfort a été acheminé sur les lieux. Ce nouveau drame indique combien la situation dans le pays sahélien est critique, d'autant que les groupes terroristes incriminés n'hésitent pas à frapper également au Niger et surtout au Burkina Faso, causant de graves dommages non seulement aux forces armées de ces pays, engagés dans le G5-Sahel, mais aussi à la population civile en proie à de dramatiques privations. Mercredi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a réaffirmé sa détermination à œuvrer, avec l'ensemble des partenaires, en vue de combattre les causes profondes du terrorisme dans cette région devenue des plus instables et où le danger terroriste n'a cessé de croître, au cours des dernières années.« La situation sécuritaire au Mali et dans l'ensemble de la région du Sahel se détériore à un rythme préoccupant », a alerté le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, lors d'une réunion du Conseil consacrée à la situation dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Et pour cause ! Une semaine auparavant, 18 Casques bleus de la Mission des Nations unies au Mali ( Minusma ) ont été plus ou moins grièvement blessés lors d'une attaque qui a visé leur camp, à Tessalit, au nord du Mali. Jeudi dernier, ce sont 89 soldats nigériens qui ont été tués à Chinagoder, près de la frontière malienne, dans une attaque revendiquée par le groupe terroriste Etat islamique au Grand Sahara. Selon plusieurs sources concordantes, les groupes terroristes prolifèrent dans les régions de Ménaka et Gao, au Mali. « Nous avons assisté à une augmentation des attaques d'engins explosifs improvisés contre nos convois, attaques qui ont occasionné plusieurs blessés chez les Casques bleus », a souligné Jean-Pierre Lacroix qui avertit que ces incidents « se produisent presque quotidiennement ». Or, c'est ce terrorisme ambiant qui est à la source des violences intercommunautaires dont souffrent le Mali et les pays voisins, le nombre de déplacés ayant atteint des niveaux très alarmants. On peut penser que le redéploiement, cette semaine, de l'armée malienne à Kidal, dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger, est de nature à alarmer les groupes terroristes qui vont tout tenter pour contrecarrer cette démarche. Or, il n'existe pas d'autre solution pour le Mali qui doit traverser cette étape cruciale pour restaurer l'autorité de l'Etat, à travers tout le pays, et ressouder l'unité de son peuple, face à une menace dont il importe d'extirper les germes au plus vite.