Personne n'est en reste de personne, dans les quatre coins du pays, Yennayer est le référent identitaire et culturel unifiant une nation qui n'a de salut que dans ses origines arabo-berbères. « Aujourd'hui, qu'importe la manière de célébrer l'événement, l'essentiel est qu'on œuvre pour la préservation de ce référent identitaire et culturel » confient les plus âgés. Ainsi, l'odeur de Yennayer imprègne toute Annaba et les wilayas avoisinantes. Ces régions où les couleurs berbères et les senteurs des plats traditionnels sont le dénominateur commun, pour donner à l'événement l'empreinte festive qui représente beaucoup à l'est du pays. Yennayer est fêté dans la fierté, c'est dire combien il renseigne sur le riche programme concocté pour l'occasion, aussi bien à Annaba qu'ailleurs. L'esprit de la célébration bien ancré dans la culture des Annabis, est perçu comme une obligation morale et bien plus. C'est un rituel dont ils doivent s'acquitter ou accomplir. Honorer cette tradition séculaire, jalousement gardée et transmise de père en fils est devenu presque un contrat moral avec l'histoire identitaire. Si à Annaba, Yennayer est fêté dans la pure tradition ancestrale, il en est de même pour toutes les wilayas de l'Est où, l'occasion est de rassembler les membres de la famille autour d'une table généreusement garnie, consacrée à cette célébration ancestrale à laquelle Annabis, Guelmis et Tarfis, entre autres, y tiennent beaucoup. La fête est celle des agapes qui se prolongent tardivement, une façon d'accueillir dans la liesse et la convivialité le Nouvel An berbère. Petits et grands se mettent dans l'air de cette fête en s'approvisionnant en produits-fête. Des mets succulents traditionnels tels le couscous ou autres pâtes, accompagnés de cacahuètes et autres friandises (bonbons, figues sèches, dragées fourrées d'amandes, dattes, tamina, assida, zrira… ) font partie des gourmandises privilégiées pour la célébration traditionnelle de cette fête augurant bonheur, fertilité et perpétuation des traditions purement berbères. Les souhaits d'une bonne année se multiplient dans la bonne humeur, le pardon et la convivialité que seul ce genre de fête arrive encore à produire. Si dans les ménages, la célébration de Yennayer, se fait dans la communion, elle a lieu également dans la joie dans les espaces culturels. Tel le cas de la Maison de la culture Mohamed Boudiaf à Annaba où on a concocté un programme riche et varié spécial Yennayer 2970-2020. Des activités qui, s'étaleront sur quatre jours pour créer une ambiance festive. Une célébration qui occupe une place particulière dans la vie des populations aussi bien berbérophones qu'arabophones. Le coup d'envoi de cette manifestation a été donné, hier, samedi, par les autorités locales de la wilaya de Annaba en présence d'un public nombreux. L'événement se veut être une nécessité de réunir toutes les conditions favorables et indispensables pour la réussite de ce rendez-vous culturel par excellence. La manifestation a vu le passage des troupes folkloriques et artistiques de Batna et Annaba. Des ateliers d'exposition de produits artisanaux sont également au menu de la célébration, dont le salon dédié au patrimoine culturel berbère, tenu dans le hall de la Maison de la culture, avec la participation de plusieurs exposants venus de plusieurs wilayas du pays. Les stands de cette manifestation regroupent des expositions consacrées, outre les bijoux kabyles, les plats spéciaux Yennayer, figues, huile d'olive, ainsi que l'habit traditionnel, offrent au large public les senteurs de l'ancestrale amazighité. Au menu également, des festivités, des conférences sur Yennayer, ses origines historiques et son encrage dans l'indenté algérienne nationale. Des interventions qui seront animées par plusieurs conférenciers. Cette ambiance festive marque aussi la célébration de Yennayer à El Tarf où la tendance est aussi aux marchés et expo-ventes d'artisans, mais surtout de rencontres conviviales des familles. À Guelma, Souk Ahras, Khenchela et Batna, entre autres wilayas où figure le même engouement de cette célébration aux goûts et couleurs de l'amazighité arabo-algérienne. Des programmes culturels et populaires ont été concoctés par les autorités locales et le mouvement associatif. Des conférences-débats sur le thème de Yennayer, des expositions sur le patrimoine matériel et immatériel en relation avec la célébration de cette fête populaire, des ateliers pédagogiques, des projections de films sont au menu de cette manifestation qui se poursuivra jusqu'au 14 janvier.