Les Africains se réunissent à partir d'aujourd'hui à Alger pour débattre des questions relatives à la problématique de l'eau et l'enjeu qu'elle constitue pour l'équilibre macroéconomique de chaque pays. «Eau et assainissement: quelles stratégies pour les défis du millénium?». Tel est le slogan retenu pour le 13e congrès de l'Association africaine de l'eau (Aae). Lors d'une conférence de presse organisée hier dans les locaux de la direction générale de la Safex, le président de l'association, a pointé du doigt les failles du système de gestion et du financement des projets hydrauliques. Difficultés de mobilisation des ressources hydriques, insuffisance du financement, système d'assainissement inadéquat : la situation hydrique en Afrique continue d'être l'objet d'inquiétude. Pour le président de l'Association africaine de l'eau S.G.O Lamptey «la sécheresse a rendu impérative la solidarité autour de l'eau et son économie fait partie de la culture». Selon l'orateur, «à l'heure où les cours d'eau et les nappes phréatiques sont surexploitées, la lutte contre le gaspillage représente un défi que nous devons relever». A entendre les différents intervenants, président de ladite association et son secrétaire général, représentant de l'Algérienne des eaux (ADE), les objectifs visés par les congressistes tournent autour de la nécessité d'identifier les différentes stratégies mises en oeuvre dans chaque pays. Il est question aussi de permettre un échange d'expériences le plus large possible entre les sociétés ayant la charge de l'eau et de l'assainissement ainsi qu'entre celles-ci et leurs partenaires, d'autre part. Mais, d'après S.G.O Lamptey, l'objectif du millenium est d'engager tous les pays à l'horizon 2015 à réduire de moitié la proportion de populations ayant accès à l'eau potable et à l'assainissement. Jusqu'ici, le financement des projets destinés à développer le secteur de l'eau en Afrique est assuré par la Banque africaine de développement (BAD), l'Union africaine, l'Union européenne, la Chine et la Banque mondiale. Le conférencier déplore néanmoins le fait que plusieurs pays africains n'adhèrent pas à l'esprit du groupe et à la nécessité de collaborer dans l'action de financement. Pour ce qui est de la gestion, le secrétaire général de l'AAE considère que la privatisation n'est pas la meilleure manière d'administrer. Mais, lui emboîtant le pas, S.G.O Lamptey dira que chaque pays est libre d'adopter le modèle qui correspond à sa politique, mais «que cette gestion tienne compte de la valeur sociale de l'eau et la nécessité d'assurer l'accès à toute la population». Le conférencier s'est ressaisi, comme pour renforcer le statut de l'association, en précisant que si l'AAE est appelée à forcer le politique, elle ne peut que saisir le Nepad. Une chose est certaine : sur le terrain, la problématique de l'eau est loin d'être réglée en Afrique et le déséquilibre régional s'avère être une menace avérée.