Un tiers de la population africaine n'a pas accès à l'eau potable, et autant de personnes n'ont pas accès au service d'assainissement. Placé sous le slogan «Eau et assainissement : quelles stratégies pour les défis du millénium?», le 13e congrès de l'Association africaine de l'eau (AAE), a débuté lundi à l'hôtel Hilton, à Alger. La cérémonie d'ouverture a été rehaussée par la présence de M.Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères. Plusieurs centaines d'experts du domaine et de représentants de sociétés africaines de gestion de l'eau et de l'assainissement, y participent. L'AAE est composée de 47 sociétés de gestion de l'eau de 32 pays africains. Cette rencontre, qui se poursuivra jusqu'à jeudi prochain, constitue une opportunité de taille pour les pays africains, qui pourraient étudier et débattre toutes les questions ayant une relation avec le problème du manque d'eau en Afrique. Comme l'indique le slogan cité en haut, les participants au congrès, travailleront en vue de mettre sur pied une stratégie de la gestion de l'eau en Afrique. Car, faut-il le souligner, la situation hydrique actuelle en Afrique soulève tant de questions et d'inquiétude. Cela est lié au manque d'eau dont souffre le continent, et à son enjeu stratégique, sur le plan, aussi bien, politique qu'économique. Car les responsables africains, de ce secteur, sont conscients que la vie sans eau, ne donne ni développement humain, ni progrès économique. Concernant le premier point, le manque d'eau, les dernières statistiques soulignent qu'environ un tiers de la population africaine n'a pas accès à l'eau potable, et autant de personnes n'ont pas accès au service d'assainissement. C'est, d'ailleurs, ce qu'a confirmé le ministre des Ressources en eau, M.Sellal, à l'occasion de l'ouverture de ce congrès. «Plus de 300 millions de personnes en Afrique n'ont pas accès à l'eau potable, ni au service d'assainissement», a confirmé le ministre. S'agissant du deuxième point relatif à l'importance de l'eau dans le développement économique, il est à indiquer que l'eau constitue un enjeu pour l'équilibre macroéconomique de chaque pays. Dans ce sens, M.Sellal, a indiqué que « ... l'eau est un facteur important dans le développement socio-économique durable, qu'il s'agisse de protéger la santé et l'hygiène, de promouvoir les activités économiques ou de sauvegarder la biodiversité». L'autre point, qui suscite l'inquiétude en Afrique est la sécheresse, qui reste la source de plusieurs maladies. Selon les chiffres avancés par le président du Conseil mondial de l'eau, on meurt, aujourd'hui, dix fois plus de l'insuffisance ou de la mauvaise qualité de l'eau que de toutes les guerres que connaît la planète. Pour faire face à cet enjeu, les Africains sont appelés à unir leurs rangs, et surtout à bénéficier d'un échange d'expériences le plus large possible entre les sociétés ayant la charge de l'eau et de l'assainissement ainsi qu'entre celles-ci et leurs partenaires, d'autre part. En outre, le problème du manque d'eau en Afrique est lié, à la non-exploitation des nappes d'eau. Sachant bien que, seulement, près de 10%, des nappes disponibles en Afrique, sont exploitées. Cela au moment où des enveloppes intéressantes sont dégagées pour le développement de ce secteur par la Banque africaine de développement (BAD), l'Union africaine, l'Union européenne, la Chine et la Banque mondiale. S'agissant de l'Algérie, M.Sellal a indiqué que «notre pays a érigé le secteur stratégique de l'eau au rang des grandes priorités nationales». S'expliquant sur la stratégie mise en oeuvre, M.Sellal a indiqué qu'elle est fondée sur trois axes, à savoir ; la croissance soutenue de la mobilisation des ressources en eau par la relance du programme de construction des barrages, la protection des ressources et l'économie de l'eau, et enfin l'objectif d'avoir une gouvernance de l'eau qui ouvre la voie à une véritable rénovation du cadre institutionnel et organisationnel du secteur.