Abdelali Derrar est le directeur de l'un des premiers et plus prestigieux établissements privés d'enseignement supérieur. Depuis près de 30 ans, cette école a formé plus de 4 000 cadres qui font les beaux jours des entreprises publiques et privées. Il y a deux ans, elle s'est lancé le défi du numérique avec le 1er MBA, en Algérie, spécialisé en business et marketing digital. C'est donc avec un œil bien aguerri qu'il nous parle des défis qui attendent l'Algérie afin d'adhérer à la 4e révolution. Appréciez-plutôt… L'Expression : Le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, table sur le numérique pour diversifier l'économie nationale. Pensez-vous que le pays soit capable de relever ce défi ? Abdelali Derrar : Oui, un grand oui même ! L'Algérie a les capacités de faire du numérique une force économique. On ne cesse de le dire depuis des années. Là on sent une véritable volonté politique avec la création de deux secrétariats d'Etat dédiés spécialement au numérique et aux start-up. Il y a également les sorties du chef de l'Etat qui insiste sur cette économie 2.0. Néanmoins, la volonté affichée doit impérativement être accompagnée par des actions concrètes. Par actions concrètes, je parle de la suppression de tous les blocages qui existent dans le domaine. Je parle aussi de la libération de toutes les initiatives et surtout il faut mettre les jeunes aux commandes. J'insiste sur ce dernier point car ce sont eux seuls qui peuvent mener à bon port cette révolution. Ils naviguent dans leur monde… -Vous semblez confiant pour l'avenir du pays… Je le suis beaucoup même. L'Algérie possède de jeunes talents dans le domaine qui ne demande qu'à éclore. Si on les met dans les conditions adéquates et on leur donne le pouvoir de décision, ils sont capables de miracles. Je suis de ceux qui croient fortement en la jeunesse algérienne. Quelles sont donc les étapes à suivre pour réussir cette transformation digitale ? Cette bataille ne pourra être gagnée sans l'implication de tous. Je vous donne l'exemple de la transformation digitale des entreprises. Les patrons qui veulent révolutionner leur entreprise, ne peuvent pas rester à l'écart. Ils doivent y adhérer corps et âme. Ils doivent dans ce sens mettre en place une stratégie qui impliquera tous les métiers de l'entreprise. Ils feront face à des résistances et des réticences, mais s'ils sont entourés par des experts ils pourront réussir ce pari. On ne peut pas aller vers la transformation digitale avec des personnes qui ne savent pas de quoi il s'agit. Je recommande dans ce sens la formation des cadres et travailleurs, dans tous les aspects de la transformation numérique et du digital. Une politique nationale de formation au numérique doit être lancée. Justement, l'Insag vient d'offrir à l'Algérie ses 20 premiers cadres supérieurs en digital marketing. Parlez-nous de cette formation « new-âge » ? Comment votre école contribue à la transformation digitale des entreprises ? Connectés avec ce qui se passe dans le monde, il y a trois ans nous avons senti le vent du digital souffler. Une révolution numérique qui a profondément bouleversé le monde, notamment celui des entreprises. Nous avons décidé de prendre le train en marche. C'est de là que naissait l'idée d'offrir une formation en digital. Analysant les manquements du marché, l'équipe a prospecté à l'étranger pour trouver une formation qui doit combler ces besoins. Le MBA DMB, qui avait été lancé en France trois ans plustôt, répondait parfaitement à nos attentes. Elaboré par l'une des plus prestigieuses écoles de communication de France, l'EFAP-Paris, le MBA est une garantie de plus pour la crédibilité de l'Insag. Les entreprises publiques et privées qui nous font confiance depuis des décennies nous ont suivis dans cette nouvelle aventure. Nous sommes fiers d'avoir sorti, cette semaine, une première promotion de cadres supérieurs (20) hautement qualifiés, formés dans le domaine du business 2.0. Y-a-t-il d'autres promotions ? Vingt autres cadres vont achever leur formation dans les prochains mois alors qu'une troisième promotion va être lancée le 22 février prochain. Nous sommes la seule école qui s'est aventurée dans ce domaine, avec, qui plus est, une formation de longue durée. Un MBA, une formation complète sur l'économie numérique. On ne peut que, être heureux d'avoir offert à l'Algérie ses premiers managers hautement qualifiés en digital. Vous avez annoncé le lancement d'une académie digitale. En quoi consiste exactement ce nouveau projet ? C'est là la force de l'Insag avec sa capacité à se projeter dans l'avenir, son enthousiasme et ses méthodes d'apprentissage innovantes qui donnent aux étudiants l'envie d'apprendre. Pour accompagner le pays en général et les entreprises en particulier, dans la transformation digitale nous avons décidé de lancer cette académie. Elle viendra renforcer notre catalogue avec des formations de courte durée. Les entreprises ont également besoin de compétences formées dans le digital sur des périodes courtes par rapport à des thèmes bien précis. Cette académie doit répondre aux besoins des entreprises dans la formation de courte durée sur différents sujets relatifs à la transformation digitale. Cela afin qu'elles disposent rapidement de compétences opérationnelles et performantes. Cette académie sera ouverte le mois prochain. Les programmes sont prêts, le corps enseignant également. C'est pour toutes ces raisons que je reste autant confiant pour l'avenir de mon pays…