Un événement a eu lieu en début de semaine au Palais de la culture d'Alger, mais, est passé presque inaperçu. Ce haut lieu de la culture a abrité une cérémonie de sortie de promotion d'une business school. Pas de quoi fouetter un chat, on assiste chaque année à ce genre de festivité. Eh bien non ! Figurez-vous que ce qui s'est passé au plateau des Annassers peut être considéré comme historique ! C'est peut- être les traits d'une nouvelle ère qui se dessinaient dans cet endroit qui porte le nom très symbolique, de Palais Moufdi-Zakaria. En effet, on a assisté à la naissance des premiers managers «made in Bladi» en communication et digital marketing. Ces 20 jeunes filles et jeunes gens sont les pionniers d'une révolution qui ne dit pas son nom. Ils viennent d'obtenir un MBA «new âge», un sésame qui leur ouvre grandes les portes du digital. Cela après 14 mois de dur labeur au niveau de l'Insag Business School à Ben Aknoun. Cette école qui est l'un des plus anciens et prestigieux établissements privés d'enseignement supérieur a eu l'audace de tenter l'aventure du digital. Cela était courageux car on parle là de diplôme en post-graduation, MBA, dans un pays encore à l'âge de pierre dans tout ce qui est révolution numérique. Pourtant, les experts mondiaux s'accordent à dire que l'Algérie a les capacités pour réussir sa 4ème révolution. «L'Algérie a les ingénieurs qu'il faut. Elle a de petits génies dans le codage et le développement, ce qui lui manque ce sont les compétences qui feront de cette application ou ce site Internet un produit bon à la consommation», ne cessent de répéter les experts, à l'instar du Français Vincent Montet. C'est donc là où se situe véritablement la grande révolution avec des managers en marketing et buisiness digital qui viendront accompagner nos petites «geek» et nos «start-upeurs» pour faire de leur idée un véritable produit. Pour réussir, ce pari fou, l'Insag s'est associé avec le numéro deux en France, à savoir l'Efap Paris. Un combat que l'on disait perdu d'avance au vu des «résistances» qui règnent en Algérie. Néanmoins, ce sont ceux que l'on attendait le moins qui ont sauté le pas. La majorité de ces cadres est issue de sociétés publiques, notamment les banques et assurances. On cite entre autres, la BDL, la BNA, la Trust, la Caat, la Caar, la Cnma, la SAA, la Cash, la Ciar, la 2A ou encore Mapfre assistance… Des particuliers ont aussi pris le train en marche de cette révolution. Toutefois, le fait que ces entreprises publiques aient pris conscience de l'importance du digital prouve qu'il y a une révolution tranquille qui est en train d'être menée au niveau de ces entreprises que l'on taxe d'être vieux jeu. L'espoir est-il donc permis ? Il faudra que ce ne soit pas un effet de mode pour dire qu'on s'est digitalisé. Ces cadres pour lesquels de l'argent a été dépensé, devront avoir la possibilité d'appliquer ce qu'ils ont appris au niveau de leur travail. Il est impératif qu'il y ait plus de liberté dans la décision afin d'inculquer cette nouvelle vision au sein des entreprises en général et la société algérienne en particulier. Chose qui paraît très très compliquée, mais le nouveau président de la République a affiché une volonté politique pour réussir la transition numérique. Cette fois-ci, c'est la bonne ? Wait and see…