Les élèves semblent mieux pris en charge dans les écoles privées qu'au niveau de l'école publique. C'est là le constat qu'on peut tirer de l'expérience acquise, jusque-la, par les établissements d'enseignement privé ayant vu le jour dans la capitale du Djurdjura. Cependant, au vu de la qualité des cours ou bien de l'option des outils pédagogiques, l'école privée reste inéluctablement réservée aux couches sociales les mieux loties sur tous les plans. En effet, les élèves qui fréquentent ce genre d'établissements sont dans la quasi-totalité des enfants de personnes exerçant notamment des fonctions libérales, comme les médecins et les avocats. Ainsi donc, lors de notre virée du côté d'une école sise au centre-ville de la ville des Genêts, les parents d'élèves accostés par nos soins à proximité de l'établissement convergent tous à dire que leur option pour cette formule d'enseignement est dictée par la défaillance du secteur public. «Ici, on prend sérieusement soin de nos enfants qui sont encadrés par un personnel qualifié en mesure d'assurer un enseignement efficace, contrairement à l'école publique où c'est très souvent le laisser-aller. Imaginez- comment on peut assimiler un cours quand on est 40 élèves dans une salle. C'est la véritable confusion. Or, ici c'est tout à fait le contraire, les classes ne sont pas surchargées ce qui permet d'ailleurs, à l'enseignant d'assurer aisément son cours. C'est cette raison, entre autres, qui nous a poussé à envoyer nos enfants à l'école privée et non pas à l'école publique», explique un parent d'élève venu, dit-il, s'enquérir des conditions de scolarisation de son enfant. Par ailleurs, il est à noter que les élèves inscrits dans les établissements privés suivent autant de matières que leurs camarades dans le secteur étatique. En outre, pour ce qui est de la langue d'enseignement qui avait, pour rappel, généré un bras de fer avec la tutelle, le ministère de l'Education nationale en l'occurrence, les responsables des écoles privées de Tizi Ouzou, affirment que l'enseignement est assuré avec les trois langues, à savoir l'arabe, le français et même le tamazight. Toutefois, il faut souligner que les écoles privées de la Grande Kabylie, comme probablement celles implantées à travers tout le territoire national, travaillent généralement en collaboration avec des établissements de la même vocation établis à l'étranger, en France notamment. C'est pour cela, sans doute, que les certificats de scolarité des élèves ne sont pas reconnus dans les institutions publiques en Algérie. Toutefois, les responsables des écoles privées comptent s'organiser, et on parle même d'une initiative de création d'une association pour justement revendiquer la valorisation des niveaux des élèves des établissements privés par les institutions publiques. Par ailleurs, c'est le même cas pour des instituts de formation relevant du secteur privé. Ainsi, nombreux sont les stagiaires qui réclament la reconnaissance de leurs diplômes par les services de la Fonction publique. Autrement dit, il existe même des formations de graduation et de post-graduation chez le privé dont le diplôme, généralement notifié par des universités françaises et canadiennes demeure, toutefois, «illégal» en Algérie, alors que l'établissement de formation fonctionne conformément aux dispositions réglementaires régissant le secteur. Enfin, l'enseignement et la formation privés ne cessent continuellement de gagner du terrain à Tizi Ouzou, mais...