Huit cents travailleurs selon la police et plusieurs milliers selon le Sete, ont pris part hier à la marche de protestation initiée par le Sete de Béjaïa en appui à la grève de protestation nationale lancée par l'intersyndicale de l'éducation. Au-delà des chiffres annoncés par les uns et les autres quant à la participation à la marche et au suivi de la grève, il y a lieu de noter que l'enlisement de la situation fait craindre le pire comme le redoutait hier ce parent d'élève, qui tout en soutenant la démarche des enseignants, regrette qu'il n'y ait pas de mesure d'apaisement que de nombreux parents souhaitent expressément à présent. Hier, l'axe central de la ville de Béjaïa a été fermé à la circulation durant près d'une heure. La procession des enseignants et travailleurs de l'éducation s'est ébranlée du carrefour Aâmriw dès 11 heures pour se diriger vers le siège de la wilaya. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Pour un salaire digne» , «Pour l'intégration des corps communs», «Non à l'humiliation», «Halte au mépris des travailleurs», les marcheurs ont tout au long du parcours, scandé des slogans hostiles au ministère de tutelle et au gouvernement. Le corps des intendants formait un carré à part brandissant un slogan: «Le corps des intendants en colère». Dans une déclaration qui nous a été remise, le syndicat de ce corps, tout en prenant acte de la grève de l'intersyndicale, a déclaré apporter son soutien moral en mandatant le bureau syndical pour prendre part aux actions futures. L'unité syndicale s'est illustrée aussi par la présence des responsables de l'union de wilaya Ugta qui prépare aussi sa journée de protestation pour jeudi prochain. Son représentant a d'ailleurs fait appel au cours de ce rassemblement devant le siège de wilaya à la participation massive des travailleurs de tous les secteurs. Au cours de la prise de parole sanctionnant la fin de la manifestation, les responsables du Sete, dont Malek Bekhouche, a retracé le parcours de la contestation en soulignant que l'intersyndicale est restée dans la légalité, allusion au verdict du tribunal d'Alger. «Les succès du dernier débrayage laissent penser à l'ouverture des négociations autour du dossier», dit-il avant de regretter que «les pouvoirs publics aient de nouveau recours à la justice», laquelle justice sera traitée de tous les noms. M.Khouldène, chargé des conflits sociaux au sein de la Fnte, déclarera toute la légitimité des revendications des travailleurs que les pouvoirs publics se doivent de prendre en charge. Une conférence de presse se tiendra aujourd'hui à Alger, a-t-on informé. Les retraits sur salaires sont également dénoncés par les orateurs.