la mobilisation était franchement au rendez-vous hier. Jamais dans l'histoire du syndicalisme à Béjaïa, une marche de protestation n'avait réuni autant de monde. 10.000, 15.000, le chiffre importe peu, mais la mobilisation était franchement au rendez-vous hier, à Béjaïa. Des enseignants, des enseignantes accompagnés de leurs enfants sont de nouveau descendus dans la rue et ce, pour la 2e fois depuis le début du mouvement de grève qui bouclera bientôt un mois. Dans cette marche imposante initiée par le Sete/Ugta, les travailleurs de l'éducation à Béjaïa n'ont pas caché leur colère devant notamment, le silence des pouvoirs publics à leurs cris d'alarme lancés depuis plusieurs semaines. En effet, on a appris que la commission ministérielle, annoncée pour dimanche, ne devait finalement arriver qu'hier, en fin de journée. Une commission qui, de l'avis général, constitue la «seule mesure prise par les autorités depuis le déclenchement du conflit.» Quand bien même les salaires, les primes et autres retards ont été régularisés, la colère demeure présente au sein de cette corporation qui ne jure désormais, que par «le départ des responsables».Une exigence, qui est mise en avant sur les banderoles brandies pour la circonstance et dans le discours prononcé par les syndicalistes lors du rassemblement qui a ponctué cette manifestation de protestation. On pouvait lire, en effet, «assainissement de la direction», «halte au mépris des travailleurs». Dans leur intervention, les responsables du Sete ont remercié les autres organisations syndicales qui n'ont pas manqué de signifier leur appui, avant de fustiger les responsables de la situation avec en prime l'exigence de leur départ. Faute de quoi, menace-t-on «Nous sommes prêts à aller jusqu'au bout», déclare Malek Bekhouche sous les applaudissements de l'ensemble des participants. En tout état de cause, la détermination affichée clairement par les travailleurs n'est pas de nature à favoriser un retour rapide à la normale. A moins que la commission ministérielle n'annonce rapidement des mesures à même de satisfaire ces milliers de travailleurs visiblement désabusés. Des mesures urgentes, car une conférence wilayale se tiendra aujourd'hui, pour décider des suites à donner au mouvement de grève. Cette démonstration viendra-t-elle à bout du marasme qui caractérise le secteur de l'éducation à Béjaïa? Si pour les travailleurs, la volonté d'aller jusqu'au bout existe, il n'en est pas de même pour les autres parties qui ont, faut-il le souligner, cette fâcheuse habitude d'agir toujours avec du retard.