Les spécialistes ont débattu et échangé leurs expériences. L'université Saâd-Dahleb de Blida a abrité, deux jours durant, les 18 et 19 février courant, un colloque international sur la protection et la préservation des ressources en eau. Cette rencontre scientifique a réuni des experts venus de plusieurs pays : des universités de Louvin de Belgique, de Lille de France, de la faculté des sciences de Kenitra du Maroc, et enfin des universités et écoles des quatre coins du pays. Regroupés autour des thèmes de la rencontre, les spécialistes ont débattu et échangé leurs expériences relatives à la problématique de l'eau et ont proposé des solutions pour préserver cette denrée qui se fait de plus en plus rare. Ces chercheurs universitaires ont présenté, en outre, des résultats de recherche récents en relation directe avec la protection des ressources en eau. Plusieurs thèmes ont été présentés et débattus, on citera l'impact des changements climatiques sur les ressources en eau, la protection et la gestion des ressources en eau et l'érosion et l'envasement des barrages. A ce sujet, le professeur Remini Boualem, de l'université de Blida, nous dira que l'Afrique du Nord dispose actuellement de plus de 250 barrages d'une capacité totale de stockage de 23 milliards de m3. Le taux de sédimentation a accompagné le développement des infrastructures hydriques. Pour faire face à ce phénomène, plusieurs actions ont été entreprises : à titre d'exemple l'Algérie qui dispose de 114 barrages en exploitation, totalisant une capacité de 5,2 milliards de m3 a procédé à l'aménagement, au reboisement des bassins versants et à la protection de sols. La surélévation des digues, le dragage des barrages et le soutirage et les chasses par les vannes de fond, la technique de courant de densité s'est révélée efficace sachant que la durée de vie de plusieurs barrages a été prolongée avec l'exploitation de cette dernière, comme c'est le cas du barrage d'Ighil Emda qui a été multiplié par trois et celle de Oued d'Erraguenne par deux. En dépit des efforts déployés, beaucoup de travail reste à faire, le manque de pluviosité et le problème d'envasement caractérisent le modèle algérien. On apprend durant ces journées que l'ouest du pays risque d'en pâtir dans le futur. Les spécialistes prévoient un stress hydrique en 2025 dans la région. C'est la raison pour laquelle il est indispensable de prévenir ce stress et de trouver, d'ores et déjà, les solutions adéquates pour cette partie du pays où la pluviosité est déficitaire, en favorisant l'implantation d'autres stations de dessalement de l'eau de mer dans cette région (trois stations existent déjà). Il faut savoir que certains territoires de la planète risquent de se trouver en situation de stress hydrique en 2025. Selon les prévisions, plus de 35 pays seront incapables de répondre convenablement aux besoins en eau de leurs populations qui deviendront de plus en plus pressants. L'or bleu risque même d'engendrer des conflits et peut être de guerre, c'est une ressource stratégique non négligeable dans les trente prochaines années. Certaines régions qui peuvent vivre ce genre de crise et de tension ont déjà été identifiées, sur le Jourdain, le Nil, l'Euphrate et le Tigre. La croissance de la population mondiale n'arrange pas les choses. Les Nations unies tablent actuellement sur un accroissement de la population mondiale supérieur à deux milliards d'individus d'ici 2025. La terre comptera alors 8 milliards d'habitants. A cette donnée se conjugueront également deux autres facteurs aussi déterminants, à savoir l'industrialisation et l'urbanisation et, notamment, les problèmes liés à la pollution. Protégeons donc cette source de vie dont personne n'ignore la vertu.