“L'Algérie enregistrera un déficit de un milliard de m3 d'eau en 2025”, apprend-on lors du 1er Colloque international sur la protection et la préservation des ressources en eau qui s'est ouvert hier, à l'université Saâd-Dahleb de Blida. Pour cela, les experts algériens préconisent la généralisation de la technique de la recharge artificielle des nappes et le développement du dessalement de l'eau de mer. Le professeur Remini Boualem, président du colloque, nous dira : “ces deux techniques vont permettre au pays de répondre favorablement à la demande en eau.” Notre interlocuteur ajoutera : “en 2025, il n'y aura que la région est du pays qui ne sera pas concernée par le déficit hydrique.” Cette manifestation scientifique d'envergure internationale, qui regroupe des experts algériens, français, belges, marocains et camerounais, s'étalera sur deux jours. Les nombreux scientifiques débattront de la problématique de l'eau en mettant un accent particulier sur la préservation des ressources en eau. Cette rencontre sera aussi l'occasion de discuter des récents travaux de recherche dans le domaine de l'eau. L'Algérie a fourni de gros efforts pour accroître ses capacités de stockage, mais n'a pas accordé d'importance aux aspects protection et préservation de ses ressources en eau. Plus de 30 millions de m3 de vase se déposent annuellement dans les barrages et plus de 200 millions de m3 d'eau s'évaporent chaque année en Algérie. À ce sujet, le professeur Remini nous dira “la lutte contre l'envasement des barrages et l'évaporation doivent être les principales préoccupations des pouvoirs publics”. Le Maghreb est en situation de stress hydrique et devrait au-delà de 2025 se retrouver en situation de pénurie d'eau. En algérie, la ressource en eau est trop limitée pour permettre la satisfaction de tous les besoins. L'impact des changements climatiques sur les ressources en eau, la protection et la gestion des ressources en eau, l'érosion et l'envasement des barrages, la qualité des eaux, la prospection et l'évaluation des ressources en eau et les ouvrages hydrauliques ainsi que le stockage des eaux sont les principaux thèmes débattus lors de cette rencontre internationale de deux jours. Les ressources en eau risquent de devenir des sources de conflits et de guerre. L'ONU a recensé pus de 300 zones potentielles de conflits dans le monde. La crise de l'eau est donc prévisible et les conflits pourront avoir lieu dans certaines régions du monde dans les 30 prochaines années. Déjà trois régions ont été identifiées sur le Jourdain, sur le Nil et sur l'Euphrate. M. ACHOURI