Même si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) refuse toujours de déclarer une pandémie mondiale, le nouveau coronavirus, depuis son apparition en décembre dernier, affecte 98 pays, dans tous les continents, sauf l'Antarctique. A ce jour, il a causé la mort de 3 595 personnes, avec 105 836 cas d'infection recensés. La Chine, où l'épidémie s'est déclarée, a dénombré 80 766 cas, dont 3 097 décès. Les pays les plus touchés après la Chine sont la Corée du Sud (7 134 cas et 48 décès), l'Italie (5 883 cas et 233 décès), l'Iran (5 823 cas et 145 décès), la France (949 cas et 16 décès). En Italie, plus de 15 millions d'habitants du nord du pays ont été placés en quarantaine depuis hier. Les mesures de confinement concernent la région de Lombardie et ses provinces pour limiter les déplacements. D'autres restrictions s'appliquent par contre à tout le pays. Toutes les manifestations culturelles, sportives, religieuses ou festives sont suspendues. Ecoles et universités, salles de spectacles et autres lieux similaires devront rester fermés. Les cérémonies religieuses (mariage, baptême) sont interdites jusqu'à nouvel ordre. L'impact prend une telle ampleur, que plusieurs spécialistes avancent que la crise sanitaire commence à se transformer en une crise économique mondiale. L'Organisation de coopération et de développement économiques revoit ses prévisions de la croissance globale à la baisse pour cette année, qui atteindrait alors 2,4% au lieu des 2,9%. En outre, le commerce mondial baisserait de 1,4% au premier semestre et de 0,9% sur l'ensemble de l'année. Cela aurait en plus un effet sur le PIB mondial qui pourrait monter à 1,5%. Les marchés financiers sont fébriles et les bourses mondiales terminent par des chiffres à la baisse. Le pétrole qui avait atteint les 65 dollars il y a quelques mois, a perdu environ une vingtaine en quelques semaines, en s'établissant à 44 dollars. En Chine, selon les chiffres publiés par les douanes chinoises, les exportations se sont effondrées de 17,2% au cours des deux derniers mois. Le pays devrait accuser un de ses plus faibles PIB des vingt dernières années. Le Brésil comme l'Inde ont baissé leurs prévisions de croissance économique annuelle. Le secteur des transports en première ligne du fait que les vols vers les «destinations à risque» sont annulées par plusieurs pays. A titre indicatif, la compagnie aérienne britannique Flybe, qui emploie 2000 personnes, vient de déposer le bilan. En France, 164 entreprises ont demandé la mise en route du chômage partiel. La compagnie aérienne saoudienne a vu ses activités et ses recettes reculer sensiblement après la suspension de la Ômra. Le secteur du tourisme n'est pas en reste, puisque les réservations se font de plus en plus rares, alors que les annulations de séjour s'enchaînent. Dans certaines agences de voyages en France, l'activité a baissé de près de 25%, induisant une baisse nette de leur chiffre d'affaires en ce début d'année. Des hôteliers ont affirmé aussi avoir accusé moins de 30% de clientèle par rapport à la même période l'année dernière. Autre secteur touché est l'automobile. Certains constructeurs frôlent la rupture de stock pour certaines pièces détachées, ce qui pourrait retarder les livraisons, les réparations. Quant aux ventes, 30% de voitures vendues en moins au mois de février en Chine par rapport à l'année dernière. Pour le groupe Volkswagen qui produit et y vend presque la moitié de ses modèles, le risque financier est estimé à 3 milliards d'euros.