L'unique siège, qui revient de droit à la wilaya de Béjaïa pour le Conseil de la nation, l'autre étant attribué dans le tiers présidentiel, est revenu officiellement au FLN. 101 voix sur les 334 exprimées sont revenues à M. Salah Tazdaït. Comme cela était prévisible, le boycott du parti de Hocine Aït-Ahmed a ouvert la voix large au Front de libération nationale qui, même en perdant le soutien de son allié de l'Alliance présidentielle, a remporté le siège haut la main le siège sénatorial face au candidat du RCD et M.Bektache, autre prétendant sérieux soutenu par le RND. Ces deux derniers arrivent derrière le FLN en récoltant respectivement 89 et 86 voix. Smail Mira, autre candidat indépendant, n'a eu que 26 voix. Il faut noter que ce scrutin a connu une participation de l'ordre de 66,4% et s'est déroulé dans de très bonnes conditions. L'engagement militant a eu raison des intempéries, qui ont fait craindre à un moment le pire, c'est-à-dire une faible participation. 19% des voix exprimées ont été annulées. Douze d'entre elles revenaient au candidat du FLN. C'est dire l'écart qui pouvait avoir lieu. Rencontré à l'issue du verdict, M.Salah Tazdaït a tenu à féliciter tous ceux qui lui ont accordé confiance avant de préciser: «Je travaillerai au côté de tous les élus de Béjaïa sans distinction. La campagne électorale pourtant sur ce scrutin m'a permis de découvrir le désespoir des populations. Partant je m'engage à faire en sorte de prendre en charge toutes les préoccupations en collaboration avec les élus.» «Je vais changer les moeurs des mandats sénatoriaux. Je serai plus présent ici qu'à Alger», précisait-il avant de faire part de son intention d'ouvrir deux permanence sénatoriales, l'une à Béjaïa et l'autre à El Kseur. Le FLN, qui a misé sur M. Salah Tazdaït, industriel élu à l'APC d'El Kseur, pour bénéficier du siège à la wilaya de Béjaïa, n' pas eu tort. Ce choix dicté par l'ossature de la personne qui a permis en partie au FLN de prendre les commandes d'une municipalité aussi frondeuse qu'El Kseur, s'est soldé par une victoire qui confirme une fois de plus le retour en force de la formation de Belkhadem dans la région de Basse Kabylie. Outre le concours de ses 87 élus et celui des élus du PT, le FLN a glané des voix indépendantes au nombre de douze sans compter celles annulées. Les indépendants, dont certains ont apporté une part dans le succès du candidat FLN, ont vu leurs rangs dispersés lors de cette élection. Chose en somme toute attendue puisque par deux fois, ils n'ont pas pu accorder leurs violons sur une unique candidature. Après son offensive de charme durant laquelle on a eu à constater un véritable travail de coulisses des candidats indépendants, le RND n'a pas pu faire renverser la vapeur au profit du candidat pour lequel il a opté 48 heures avant.