Les mesures de prévention imposées par les pouvoirs publics pour contenir le Covid-19 et l'empêcher de «circuler librement» sur le territoire national ont mis en berne l'activité économique du pays. Frontières fermées, voyages à l'intérieur comme à l'extérieur du pays annulés, restaurants, cafétérias, bijouteries, stations-service… ont baissé rideau, bus à l'arrêt, les trains ont cessé de siffler, le coronavirus impose sa loi et contraint le monde à rester chez soi. Les retombées de ces mesures de crise sanitaire sur les opérateurs économiques sont importantes, car, en ces jours-ci, seuls les chiffres sur les cas contaminés au virus sont en hausse. Inquiétés par la suspension de l'activité, les opérateurs économiques qui se posaient des questions concernant l'avenir de leur activité, ont enfin reçu la réponse des autorités publiques, qui n'ont pas tardé à réagir. Hier, c'est le chef de l'Etat qui a abordé la question en évoquant l'accompagnement des opérateurs économiques «sérieusement» impactés par les mesures de prévention prises par le gouvernement contre le Covid-19. En effet, lors de la réunion du Conseil des ministres qui a eu lieu, avant-hier, Abdelmadjid Tebboune a instruit le ministre des Finances de trouver les voies et moyens en vue de «soulager les opérateurs économiques impactés par les mesures contre le coronavirus», lors de l'élaboration de la loi de finances complémentaire 2020. Une mesure qui vise à aider les opérateurs à couvrir leurs pertes financières en ces temps de crise. Pour connaître en détail les mesures prises par le gouvernement en leur faveur, il faut attendre la mouture de la nouvelle loi de finances complémentaire qui sera prête d'ici quelques semaines. Une nouvelle fois, le gouvernement de Djerad sera face à une situation un tant soit peu délicate. Il s'agit à la fois d'une crise pandémique et économique à gérer, dont les solutions envisageables exigent des sacrifices. La mission est difficile, pour ne pas dire impossible, pour le moment, car on ne peut ralentir l'expansion de la pandémie tout en garantissant la continuité de l'activité. Enfin, pour l'instant, la vie des citoyens est prioritaire, mais dans peu de temps, après la disparition de covid-19, le pays se retrouvera face à une nouvelle «pandémie» celle des «caisses vides». La raison en est: la chute libre des prix du pétrole sur le marché international et la machine économique nationale qui tourne au ralenti. Désormais, c'est l'occasion ou jamais de poser les jalons d'une économie productive capable de libérer l'Algérie de sa dépendance à la rente pétrolière, et ce ne sera possible que par une rupture totale avec le modèle économique actuel.