Ce match peut paraître superflu mais au moins il permettra aux joueurs de ne pas perdre espoir. L'équipe nationale de football revient sur scène ce soir. On l'avait laissée un soir d'octobre 2005 au terme d'un match en terre gabonaise où elle avait réussi le match-nul (0-0). Ce match avait clos une campagne désastreuse pour les Verts dans leur quête d'une éventuelle qualification à la coupe du monde et à la CAN 2006. Il restera pour l'histoire que ces Verts-là ont été les auteurs d'une double élimination de l'équipe nationale, certainement son plus mauvais résultat depuis plus de trente ans avec un intermède, l'élimination d'entrée de jeu en 1996 lors des préliminaires pour la qualification à la coupe du monde de 1998 par les modestes Kenyans. L'élimination de la coupe du monde et de la CAN a été, en outre, accompagnée de quelques «raclées» qui ne pouvaient être assimilées qu'à des humiliations comme les deux défaites enregistrées en Algérie, à Constantine, tout d'abord, face au Gabon (3-0), à Oran, ensuite, face au Nigeria (5-2). En ces deux occasions, l'équipe nationale avait atteint le fond mais ne faisait que reproduire la déliquescence du football algérien privé d'une réelle politique visant à relancer la formation en passant par une restructuration totale de ses clubs. Aujourd'hui, on est bien obligé de faire avec ce qu'on a sous la main, c'est-à-dire un produit guère de qualité, du moins en très net retrait par rapport au potentiel de valeur dont jouissent les grandes nations du football africain. L'équipe nationale n'était pas en Egypte à la dernière CAN mais il ne s'est pas trouvé une seule personne à contester ce fait lorsque la compétition se déroulait. L'équipe nationale n'y avait pas sa place, et il est heureux qu'elle n'y soit pas allée car cela lui a permis d'éviter d'autres défaites humiliantes. Ce match contre le Burkina Faso de ce soir tombe comme un cheveu dans la soupe. On regrettera, pour notre part, que l'EN se soit déplacée en France, presque incognito, puisque même la liste officielle des joueurs sélectionnés pour cette confrontation n'a pas été divulguée. En tout cas, le site internet de la FAF n'en a pas du tout parlé. Evidemment, l'opportunité d'un tel match a été posée car beaucoup estiment qu'en l'absence de toute compétition officielle dans l'immédiat il était superflu de l'organiser. Deux raisons ont été avancées pour expliquer le pourquoi de ce match. D'abord, parce qu'il y avait une date Fifa à cette époque de l'année et qu'il fallait en profiter. Ensuite, l'intérêt résidait dans le fait que les joueurs devaient rester dans une logique de mobilisation, c'est-à-dire qu'ils sachent que l'équipe nationale était toujours là et qu'ils fallaient qu'ils y pensent. Un Antar Yahia, qui n'aurait pas cessé de téléphoner pour savoir quel était le nouvel entraîneur national et s'il allait être pris pour le match contre le Burkina Faso, apporte la preuve que les joueurs restent attachés à cette sélection. Une sélection qui jouera sous la direction de Meziane Ighil qui a accepté de poursuivre l'intérim qu'il assure depuis le match d'Oran contre le Nigeria mais qui juste après sera versé dans le staff technique de l'équipe nationale espoirs. C'est d'ailleurs sur la sélection espoirs qui a participé aux derniers Jeux méditerranéens d'Almeria, une sélection qu'il entraînait, qu'il s'est basé pour monter le groupe qui doit affronter ce soir à Rouen (20h00) l'équipe du Burkina Faso. On y retrouve les Metref, Hadj Aïssa, Zemmamouche, Harkat et autres Benattia qui avaient joué en Espagne en juin dernier. A ces joueurs, il a adjoint quelques anciens comme les Mezaïr, Gaouaoui, Daoud Sofiane ainsi qu'un grand nombre d'émigrés qui étaient de la campagne de la coupe du monde et de la CAN 2006, à savoir Antar Yahia, Belhadj, Ziani et autres Boutabout. Ce seront ces joueurs sur lesquels il faudra compter pour entamer en septembre prochain les éliminatoires de la CAN 2008. Une autre épreuve difficile sur laquelle on aura tout le temps de revenir.