Le gouvernement suédois a officiellement nommé, avant-hier, ce diplomate exceptionnel, comme membre du conseil d'administration de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, Sipri. Il est le seul membre du Maghreb, d'Afrique et du Moyen-Orient sur les huit que compte le conseil d'administration du prestigieux organisme, ce qui fait dire à ses proches que cette nomination est une «consécration diplomatique et académique avec des activités à titre bénévole». Le choix porté sur l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères pour intégrer cet institut n'est pas l'oeuvre des lobbys, encore moins le fait du hasard. Il est plutôt lié à sa riche expérience et à son expertise dans la diplomatie de la Paix à travers le monde. Le rôle de Lamamra a été décisif dans plusieurs conflits en Afrique, notamment au Libéria et au Mali. Mais il fallait plus pour intégrer ce club restreint de la Paix dans le monde et à coup sûr, il y avait des candidatures tout aussi qualifiées que celles de l'ancien chef de la diplomatie algérienne. Mais si Lamamra a été choisi, c'est parce qu'il a été tout simplement le meilleur. Il est déjà admis dans le cercle très restreint des hauts fonctionnaires des Nations unies pour la paix et la sécurité, éléments clés parmi les conseillers du secrétaire général des Nations unies pour les médiations internationales, membre du très influent Crisis Group. Commissaire à la Paix et à la sécurité auprès de l'Unité africaine. Depuis avant-hier, il vient d'accrocher une autre étoile à son riche palmarès. Une consécration qui intervient quelques jours après sa décision de se dessaisir du dossier libyen, suite au torpillage du choix du secrétaire général de l'ONU par les lobbies marocains appuyés par l'Egypte ainsi que d'autres pays arabes. Réagissant à cette nomination, Lamamra a indiqué. «Aujourd'hui, la communauté internationale est plus que jamais confrontée au défi intellectuel exigeant de promouvoir une vision partagée généreuse pour un programme de sécurité humaine inclusif. Le Sipri est bien préparé et équipé pour contribuer à cette entreprise opportune. Je suis honoré et heureux de faire partie d'une telle équipe», a commenté l'ancien chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. Pour sa part, l'ambassadeur Jan Eliasson, président du Conseil d'administration du Sipri, a salué cette nomination en indiquant: «Nous sommes extrêmement honorés que l'ambassadeur Lamamra ait accepté notre invitation à rejoindre le conseil d'administration du Sipri». «Il apporte une connaissance et une expertise approfondies de sa longue et distinguée carrière, en particulier dans les questions clés de la paix et de la sécurité telles que la médiation et la prévention des conflits» a-t-il ajouté. Lamamra siégera aux côtés du diplomate Jan Eliasson (Suède), du docteur Vladimir Baranovsky (Russie), d'Espen Barth Eide (Norvège), de Jean-Marie Guéhenno (France), du docteur Radha Kumar (Inde), du docteur Patricia Lewis (Irlande/Royaume-Uni) et du docteur Jessica Tuchman Mathews (Etats-Unis).