Une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères arabes se tiendra jeudi au Caire au sujet des projets par Israël d'annexion de pans de la Cisjordanie occupée, a indiqué hier dans un communiqué l'organisation panarabe. Convoquée par l'Autorité palestinienne, cette réunion extraordinaire, par visioconférence, évoquera «les mesures que pourraient prendre les Etats arabes en cas (...) d'annexion par Israël de la Cisjordanie ou de certaines zones» de ce territoire, selon Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de l'institution. Depuis 1967, la Cisjordanie est occupée illégalement au regard du droit international par l'Etat hébreu. La semaine dernière, et après des mois de crise politique, Israël s'est engagé sur la voie d'un gouvernement d'union qui prévoit notamment la «souveraineté» d'Israël dans les «implantations en Judée et Samarie», expression utilisée par les dirigeants sionistes pour évoquer les colonies de Cisjordanie. A la suite de cette annonce, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'en est remis à l'Etat hébreu pour décider «en dernier ressort» de réaliser ou non ces projets. «C'est une décision qui revient à Israël», a-t-il dit, une manière à peine discrète de manifester clairement le soutien de l'administration Trump à cette nouvelle atteinte sioniste aux droits légitimes du peuple palestinien. En janvier, l'administration américaine a présenté un plan censé régler le conflit israélo-palestinien, qui proposait notamment l'annexion des colonies israéliennes et de certaines zones de Cisjordanie.Très controversé, ce projet, qui décrit également El Qods comme «la capitale indivisible d'Israël», a catégoriquement été rejeté par les Palestiniens et la Ligue arabe. Dénonçant «l'exploitation» par l'Etat hébreu des circonstances inédites de la pandémie mondiale de coronavirus, Ahmed Aboul Gheit, le secrétaire général de la Ligue arabe a récemment mis en garde les Nations unies contre «le danger que font peser les politiques israéliennes (...) sur la sécurité de la région». Le coordinateur spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a lui aussi mis en garde contre la mise en oeuvre des projets d'annexion, qui représenterait un «coup dévastateur à la solution à deux Etats» préconisée par la communauté internationale et constituerait une nouvelle atteinte à la légalité internationale maintes fois explicitée par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU.