Le cancer, dans toutes ses formes, continue à prendre des courbes fulgurantes. «Pas moins de 117 nouveaux cas de cancer ont été recrutés au service d'oncologie médicale de l'Ehu d'Oran durant les quatre premiers mois de l'année 2020, soit une moyenne de 26 malades par mois», affirme la directrice de la communication près l'Etablissement hospitalier de l'Ehu d'Oran, Hayet Missoum. Et ce n'est pas tout. Les chirurgiens dudit hôpital ont, durant la même période, opéré 3507 patients souffrant de cancers thoraciques, urologiques, ORL, cervico-facial, neurochirurgie et plusieurs centaines d'autres interventions des différentes spécialités. L'oncologie médicale n'est pas en reste en prodiguant de la chimiothérapie de manière continue malgré la conjoncture actuelle. Durant le mois de février, pas moins de 450 cas ont bénéficié de ces soins hautement spécialisés contre 446 au mois de mars et plus de 460 au mois d'avril. Cela survient alors que l'ensemble du personnel soignant est mobilisé en première ligne faisant face à «l'offensive surprenante» lancée par le coronavirus, le Covid-19. Les risques de contaminations sont d'autant plus appréhendés que des mesures à la hauteur de l'événement ont été prises. Il s'agit du renforcement des mesures de prévention de vigilance adoptées dans un cadre très rigoureux. «Face à cette période de fragilité, le service d'oncologie médicale de l'EHU d'Oran a adopté des mesures portant sur la prise de température par infrarouge pour chaque personne avant d'accéder au service en vue de préserver la santé des patients en limitant les risques de transmission du Covid-19», explique la responsable de la communication ajoutant que «cela vise à maintenir les patients en phase de guérison loin de toute contamination». «Le port d'un équipement de protection individuelle est obligatoire pour le personnel qui exerce dans ce service. Le but est d'assurer sa protection et celle des patients», a souligné la même source expliquant que «le Covid-19 n'a jamais handicapé l'activité chirurgicale de l'Ehu y compris dans le cadre de la prise en charge des patients atteints du Covid-19». En ce sens, a-t-elle souligné, des mesures exceptionnelles ont été avalisées et mises en oeuvre. Il s'agit entre autres de la réservation de trois salles opératoires aux malades du Covid-19. «Depuis le début de la pandémie du Covid-19, l'Ehu d'Oran, un circuit bien planifié a été établi par cette structure visant à limiter le contact des patients suspects ou confirmés avec les patients qui présentent d'autres pathologies (malades non Covid-19), a ajouté la responsable de communication soulignant que «l'activité chirurgicale est toujours maintenue à l'Ehu», d'autant plus qu'elle met en exergue que «la mise en place d'un circuit spécial et bien déterminé à l'intérieur du bloc opératoire était indispensable afin de protéger les malades et l'équipe soignante de toute contamination». Dans cet hôpital, tout contact inter-patients est «interdit». Dans ce sillage, l'on a mis en place un accès spécial pour porteurs de Covid-19 devant être opéré en urgence. Pour se rendre au bloc opératoire, le patient, portant le Covid-19, empruntera un itinéraire bien défini le menant, loin de tout contact avec les autres malades, droit vers les trois salles opératoires destinées au Covid-19 qui sont séparées des autres salles opératoires. Idem pour la réanimation, le patient est transféré via un autre itinéraire l'isolant du reste des malades avant de le placer dans la salle aménagée exclusivement pour la prise en charge des malades Covid-19. Dans ce chapitre, deux malades, atteints du Covid-19, ont été opérés. Le premier, âgé de 62 ans, souffrait d'une ischémie aiguë des membres inférieurs tandis que le deuxième est un jeune homme de 19 ans qui a fait l'objet d'une intervention chirurgicale suite à la fracture du fémur compliquée. Après chacune des interventions chirurgicales, ces itinéraires et salles de réanimation font l'objet de profondes stérilisations opérées par l'équipe de bio-nettoyage relevant de l'Ehu d'Oran, celles-ci se débarrassent également des déchets médicaux en les éliminant de sorte à les éloigner du moindre contact avec les malades et le personnel soignant.