Au moins 22 combattants ont été tués hier dans le nord de la Syrie où se déroulent les affrontements entre les forces du régime et des groupes terroristes alliés à des rebelles proches de la Turquie, malgré une trêve précaire observée dans le nord-ouest du pays en guerre depuis deux mois, a indiqué une ONG. Ces dernières semaines, des combats sporadiques ou des tirs d'artillerie ont pu secouer la province d'Idleb et des territoires adjacents, malgré un cessez-le-feu adopté début mars pour cette région qui constitue l'ultime grand bastion terroriste et rebelle de Syrie. «Les affrontements qui ont eu lieu hier ont tué 15 combattants des forces du régime ou de milices alliées, mais aussi sept jihadistes, notamment de Houras al-Din, groupuscule lié à Al-Qaïda», a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les violences dans le nord-ouest de la province de Hama, voisine d'Idleb, ont été déclenchées après un assaut terroriste nocturne contre des positions du régime, d'après la même source. Le bilan «est le plus élevé depuis l'entrée en vigueur de la trêve», a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Forte de 1.800 hommes, l'organisation Houras al-Din rassemble également des étrangers et combat aux côtés des terroristes de Hayat Tahrir al-Cham, ex-Fatek al Cham et ex-Al Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda qui domine Idleb, selon l'Observatoire. Le cessez-le-feu actuel, négocié par Moscou, allié du régime, et la Turquie, parrain de certains groupes rebelles, a été adopté après plusieurs mois d'une offensive meurtrière du pouvoir syrien, soutenue par l'aviation russe. L'opération, relancée en décembre et qui était accompagnée de frappes aériennes quasi quotidiennes, avait fait près d'un million de déplacés d'après l'ONU, mais aussi au moins 500 morts parmi les civils, selon l'OSDH. Le calme précaire qui règne ces deux derniers mois a permis à 120.000 personnes de rentrer chez elles après avoir été déplacées par l'offensive, selon l'ONU. En vertu de la trêve, des patrouilles russo-turques sont organisées à Idleb sur une autoroute qui sépare les territoires insurgés des régions désormais tenues par l'armée syrienne et ses alliés. Déclenchée en 2011 dans le sillage du Printemps arabe , la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts et déplacé des millions de personnes.