Les grands contribuables participent à hauteur de 70% des revenus fiscaux. Les services des impôts ont enregistré 805 milliards de dinars en revenus fiscaux en 2005. C'est ce qu'a annoncé hier le directeur général des impôts, M.Mohamed Abdou Bouderbala, invité à l'émission «El Mountada» de la Chaîne I. En 2004, le montant était de 732 milliards de dinars. Les grands contribuables participent à hauteur de 70% des revenus fiscaux. Pour leur part, les salariés ont contribué avec 80 milliards de dinars. Près de 750.000 parmi les 7 millions d'employés existants payent l'impôt du revenu global (IRG). S'agissant de la pression fiscale, M.Bouderbala reconnaîtra que celle-ci qui est de 18% reste insuffisante comparativement à d'autre pays voisins qui enregistrent une pression fiscale à hauteur de 30%. «Notre objectif est d'élever la pression fiscale à 25% d'ici à 2012», soulignera l'invité de la Chaîne I. La fraude et l'évasion fiscale ont été également évoquées lors de cette émission. M.Bouderbala dira que les réformes lancées dans ce secteur ont contribué à faciliter la tâche à l'inspection générale des impôts en lui assurant les moyens nécessaires pour lutter contre la fraude fiscale. Notons que les opérations de lutte contre la fraude fiscale ont permis au fisc de récupérer quelque 22,4 milliards de dinars au cours du premier semestre 2005. Une grande partie de cette somme résulte d'infractions à l'importation. Sur les 5260 opérations de contrôle fiscal effectuées en matière d'importation 2730 infractions à la législation fiscale ont été relevées et des poursuites fiscales engagées, débouchant sur la récupération des sommes dues, y compris par voie de saisie de marchandises. Ces opérations de contrôle fiscal dirigées contre les activités frauduleuses ont été concentrées davantage dans le secteur commercial et, particulièrement les transactions immobilières et le marché local de certains produits. Le contrôle lié aux activités d'importation a donné lieu ainsi à un redressement fiscal de 17 milliards de dinars au 1er semestre 2005, soit plus de 77% du montant global du redressement fiscal réalisé durant cette période. La fraude fiscale, phénomène très répandu, constitue en fait une menace pour l'économie nationale, soutient le directeur général des impôts, puisqu'elle engendre un important manque à gagner pour le budget de l'Etat. Non-facturation, système de prête-nom, facturation fictive et autres manoeuvres courantes constituent autant de pratiques frauduleuses bien connues de l'administration des impôts. Aggravé par le pullulement des activités informelles, ce phénomène coûte à l'Etat un passif fiscal de 600 milliards de dinars, selon des évaluations officielles. Pour pallier les insuffisances de l'administration des impôts dans la lutte contre la fraude fiscale, M.Bouderbala parlera de la réorganisation en cours du système fiscal dont l'aboutissement est escompté pour 2009. Il s'agit, selon lui, de la mise en place d'un système de télé-procédures, la création de structures spécifiques pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les professions libérales, ainsi que l'installation de centres de proximité auxquels seront rattachés les contribuables du régime forfaitaire. Il est question, notamment, de l'installation de la direction des grandes entreprises (DGE), opérationnelle dès le mois de janvier dernier, chargée de gérer la fiscalité des entreprises les plus importantes en Algérie. Le nombre d'entreprises concernées est de 800 et atteindra les 3160 en 2007. L'objectif étant de parvenir à rompre définitivement avec le système actuel qui fait que de gros contribuables et de petits commerçants sont traités par une même inspection.