C'est le retour à la case départ, la sécheresse. L'eau ne coulera ni à flots ni en H24 dans les robinets de plusieurs centaines de foyers de plusieurs localités de la wilaya d'Oran. La société des eaux d'Oran, la Seor, vient de l'annoncer. Pour remédier à cette problématique, la Seor estime juste de procéder à «une sérieuse coupe d'eau », celle-ci reposant essentiellement sur des restrictions dans la distribution, en procédant, dès aujourd'hui à cette opération. Selon le nouveau procédé adopté par cette entreprise, l'eau coulera, désormais, à raison de 18 h au lieu de 24 h, c'est-à-dire à partir de 5h du matin jusqu'à 23 h chaque jour. La Seor souligne par là même que «cette absence de liquide vital dans les robinets est le fait de plusieurs pannes », d'où la production qui a, du coup, sensiblement baissé. Dans son communiqué, cette entreprise souligne que «la faible production de l'usine de dessalement d'El Mactaâ, à l'est d'Oran, est la cause principale de la perturbation de la distribution de l'eau ». Décision prise, le partage, jugé par la Seor équitable, de l'eau à travers les communes de la wilaya, en cette période de grande consommation, et surtout dans le but de pallier la carence enregistrée dans la production de l'eau dessalée. Si les responsables de la Seor sont catégoriques en prévenant de la «coupure», il n'en est pas de même pour la reprise. Autrement dit, le retour à la «normale» n'est jusque-là pas annoncé. On s'est contenté de dire que «la reprise du régime ordinaire de l'usine d'El Mactaâ est prévue dans les jours à venir». À Oran, l'alimentation en eau potable repose en grande partie sur l'eau dessalée. Plusieurs stations ont été réalisées afin de venir à bout de la crise qui a régné dans cette wilaya des années durant. Dans ce sillage, l'on a d'abord jugé utile de mettre en valeur le potentiel existant, à savoir l'exploitation rigoureuse des eaux pompées à partir des barrages de Béni Bahdel, à Tlemcen, Merdja Sidi Abed et le barrage de Gargar, dans la wilaya de Relizane. Simultanément, l'on s'est lancé dans la réalisation du projet pharaonique de l'axe Mostaganem-Arzew-Oran, plus connu sous l'abréviation de M.A.O. Celui-ci produit une quantité quotidienne estimée à 500 000 m3 d'eau. Ce barrage est en fait alimenté par l'adduction de cinq autres barrages. Entre-temps, les responsables des services de l'hydraulique sont passés au dessalement de l'eau de mer. En premier lieu, l'on a mis en place la station de dessalement, Kahrama, d'Arzew, produisant 250 000 m3 d'eau. à celle là s'ajoute la station de Sidi Djelloul, dans la wilaya d'Aïn Témouchent qui produit, elle aussi, 250 000 M3/jour. Pour en venir à bout une bonne fois pour toutes de la crise, la wilaya d'Oran a bénéficié d'un gigantesque projet de dessalement de l'eau de mer. Il s'agit de la station d'El Mactaâ, produisant 500 000 M3/ jour. Les travaux ont été financés par la Sonatrach. En plus de l'alimentation de la wilaya d'Oran, une grande partie de l'eau à produire est, selon les premières estimations, destinées à l'alimentation de la raffinerie de Tiaret. Pour des raisons jusque là inexpliquées, le projet de Tiaret ne voit toujours pas le jour.