En plus d'une grève de quatre jours, la coordination intersyndicale songe à internationaliser le mouvement. La situation dans le secteur de l'éducation risque de dégénérer à nouveau. Après les mouvements de grève déclenchés à deux reprises, les 15, 16 janvier et les 19, 20 et 21 février, un scénario similaire, voire pire cette fois, risque de se reproduire. En effet, réunis jeudi dernier, à Alger, les représentants des cinq syndicats, CLA, Cnapest, Satef, Sete de Béjaïa, et l'Unpef, se sont concertés en vue de consulter la base sur les prochaines actions que pense mener le mouvement. Dans une déclaration transmise à la rédaction de L'Expression, la coordination de l'intersyndicale appelle la base à se prononcer sur les trois points qui concernant l'avenir de l'intersyndicale, le mouvement de grève et les revendications des travailleurs et enseignants de l'éducation. Ainsi, la coordination de l'intersyndicale appelle la base à se prononcer sur les propositions suivantes: une grève nationale de quatre jours à partir de la mi-avril prochain et un rassemblement national des syndicalistes pendant la grève au siège du ministère de l'Education nationale. Concernant le dernier point, la coordination pense mener une campagne nationale et internationale, ces jours-ci, pour les libertés syndicales et contre la répression. Décidant d'élargir la consultation avec sa base, la coordination intersyndicale veut montrer encore une fois qu'elle est «démocrate» et exprimer, par ricochet, sa fidélité au mandat confié par les travailleurs de l'éducation nationale. Par la même occasion, les syndicalistes se sont «félicités de l'ampleur de la mobilisation permanente qui s'est prolongée durant les deux grèves des 15 et 16 janvier et des derniers 19, 20 et 21 février ...». Par la même occasion, les syndicalistes «dénoncent» le blocage systématique du dialogue social de la part du ministère de tutelle, ainsi que sur «les répressions dont font l'objet les travailleurs et les enseignants de l'éducation ...» lit-on dans le même communiqué. S'agissant de la décision prise par les pouvoirs publics qui refusent toute augmentation de salaires, la coordination réfute de son côté l'argument «des équilibres macroéconomiques» avancé par la tutelle pour justifier sa décision. L'un des faits importants à relever de cette situation, concerne le fait que la coordination réagit, entre autres, à la matérialisation sur le terrain des menaces déjà proférées par le passé. Car les syndicalistes ont déjà menacé de faire recours à d'autres mouvements légitimes pour continuer à faire pression sur la tutelle. Cette dernière persiste et signe de son côté, affirmant qu'elle n'accepte pas de dialoguer avec des syndicats non agréés. Ainsi, on laisse entendre du côté des observateurs, que tous les ingrédients sont réunis pour assister à une nouvelle «bataille» entre les deux parties. De ce point de vue, celle-ci deviendrait inévitable. Sauf, estiment les mêmes observateurs, dans le cas où les pouvoirs publics acceptent d'enterrer la hache de guerre et d'arbitrer de la façon la plus équitable ce conflit. Comme cela était le cas lors du «scénario» des écoles privées, lorsque le président Bouteflika est intervenu en personne pour accorder un délai supplémentaire aux chefs des établissements afin qu'ils se conforment à la loi. Enfin, la coordination intersyndicale a réaffirmé son attachement au dialogue effectif.