L´artiste viendra avant l´été en Algérie faire la promotion de son nouvel album. Il est loin le temps où la gamine Massi se cachait de ses parents pour aller gratter la guitare et jouer ses airs favoris. Aujourd'hui, enfin, Souad Massi fait ce qu'il lui plait : de la musique. La belle de la country, a donné, samedi dernier, une raison en or aux gens qui ont cru en elle, au tout début, les confortant ainsi, dans leurs choix. Lors de la cérémonie des Victoires de la Musique, retransmise en direct, samedi sur France 2, à partir du Zenith, la Joan Baez, comme on a tendance à la surnommer- même si son style s'est affûté avec le temps- a été récompensée pour son dernier album Mesk Elil dans la catégorie World music. Un beau titre qui vient couronner plusieurs années de labeur et de persévérance. Amincie,- Souad qui est maintenant maman- en plus des joies de la maternité doit savourer son succès amplement mérité. Un prix qui marque une halte après sa tournée londonienne. Sorti chez Belda Diffusion, disponible donc en Algérie, son dernier album Mesk Elil, se veut plus personnel et mature. Renfermant 10 titres plus un remix, on y trouve des ballades intimistes tantôt presque chuchotées par cette voix de velours, tantôt plus percutantes et mélodieuses. Le titre phare de l'album Mesk Elil est une inspiration à un temps ensoleillé sous une véranda, avec en sus, une brise marine qui vient souffler sous vos narines. Nostalgie quand tu nous tiens, l'album en est pas mal saupoudré. Twahecht rihat mesk Elil chante Souad en se rappelant aussi l'odeur de sa terre mouillée après la pluie. Dans Kilyoum, l'artiste évoque encore ses souvenirs sous des notes chaabi-flamenco et dit: «Je viendrai te voir, je te parlerai jusqu'au matin de celui qui est venu et celui qui est parti.» Dans le morceau Ilham, le nom de son frère, Souad fait montre de la souplesse de sa voix qui se veut un pansement pour les coeurs meurtris. Manenssa Asli (je n'oublie pas mes origines) est une belle ballade interprétée en duo avec le chanteur africain Daby Touré. Toujours en se confiant en musique, Souad évoque la maison de son grand-père, ses souvenirs d'enfance, quand, petite, elle y allait boire de l'eau à la rivière, de sa mélancolie dans ce château, déserté aujourd'hui. «Quand je me souviens, je pleure. Je vis toute seule, je parle toute seule...je n'ai pas peur. Les temps changent. J'ai appris à calculer.» Sur des notes de percussion et flûte, Souad Massi chante aussi en duo avec Rabah Khalfa, dans Khalouni. L'album se referme sur un remix sur fond de dub, electro accoustic et percussions avec le morceau Malhi (l'anagramme de Ilham). La musique, bien que feutrée, prend son envol de temps à autre et devient plus chaleureuse, percussive, parfois aérée, légère, plane alors sur elle, la voix caressante de Souad qui rappelle quelque peu celle de la diva, Faïrouz. Un album à savourer donc, tranquillement, avec bonheur et délice.