Le tracé de la ligne électrique de très haute tension sera revu. Tinebdar, cette localité rurale de deux décennies qui abrite 7000 âmes réparties sur 16 km², dépendant de la circonscription de Sidi Aïch, sortira-t-elle de son immobilisme pour sonner le glas de son développement local et se débarrasser enfin de cette cuirasse étroite et dévalorisante de commune déshéritée plongée dans les méandres de précarité. C'est apparemment l'objectif et l'ambition affichés par la nouvelle équipe d'élus que draine un indépendant qui ne désespère pas de faire amorcer à la municipalité un véritable développement local, qui peine à démarrer faute de potentialités touchant l'aspect du tourisme industriel et de l'agriculture, susceptible de provoquer un essor économique ou intéresser d'éventuels investisseurs. «Nous n'avons pas d'atouts en ressources naturelles, le seul gisement d'argile existant appartenant aux Habous, précisément à la zaouia de Sidi Moussa est actuellement exploité par la briqueterie de Remila, l'APC ne tire aucun profit, qui continue de fonctionner par la grâce des subventions allouées par l'Etat», nous déclare M.Rabeï Tahar, le premier magistrat de la commune. S'agissant du fameux projet électrique de lignes de haute tension (220.000 volts) qui traversera le territoire de la commune, qui, pour rappel, a soulevé une vague de contestations et une levée de boucliers des habitants de la localité qui voyaient d'un mauvais oeil le passage à proximité de leurs habitations et le survol par ces lignes de leurs parcelles de terre, notre interlocuteur nous précise que les responsables de l'administration qui ont été au départ à l'écoute des citoyens, ont finalement décidé de corriger le tracé du projet car selon le dossier de la Sonelgaz n'a pas respecté les procédures administratives et judiciaires avant d'entreprendre les travaux. Saisissant l'opportunité offerte par notre présence sur les lieux, le président de l'APC, appuyé par un autre élu, ont énuméré une foule de propositions et de projets qu'ils comptent entreprendre, à commencer par la réfection de la conduite d'eau de source, le bétonnage des voiries urbaines, le chemin communal Ikhlidjène-Chebirdou et du N°173, le transport assurant une meilleur cotation des fourgons pour ne pas pénaliser les citoyens, la Maison de jeunes qui sera opérationnelle sous peu et qui sera dotée d'une bibliothèque et d'ordinateurs, et enfin l'affaissement de Birmatou qui préoccupe les responsables locaux qui ont engagé une étude pour déterminer la cause de cet affaissement afin d'y remédier. Au plan de la protection de l'environnement, les élus se disent mobilisés pour lutter contre les décharges publiques sauvages; c'est dans cette optique qu'il a été décidé de supprimer celle d'Iguer-Amar en installant des glissières. L'endroit- un cours d'eau naturel - servait de dépotoir, des tonnes de gravats et autres objets et immondices sont balancés en contrebas du site chaque jour. Comme toutes les autres communes enclavées, Tinebdar connaît une multitude de besoins à satisfaire, le chômage a atteint des proportions alarmantes, seuls 20 locaux sur les 100 prévus destinés aux jeunes seront réalisés, et ce, faute d'assiettes de terrain, le besoin en logement se fait de plus en plus pressant. La commune, à l'instar de toute la région de Kabylie, connaît son lot d'insécurité en l'absence des services de sécurité, les maux sociaux autrefois bannis ont gagné du terrain. L'artisanat qui s'articule autour de la poterie, le tissage, est une spécificité de Tinebdar qu'il faut envisager de relancer en l'intégrant dans les programmes d'activité de la Maison de jeunes, propose un élu. La grippe aviaire, cette épizootie redoutée, est largement prise en compte à Tinebdar comme recommandé par les autorités, une surveillance accrue de la localité est mise en place pour déceler d'éventuels cas et alerter à temps les services concernés. En attendant, Sidi-Moussa, saint vénéré de la région, veille sur la localité avec sa baraka.