De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La Tribune a évoqué à de nombreuses occasions la question de la fermeture des salles de cinéma dans la wilaya de Tizi Ouzou qui dure depuis plus de quinze années. La seule infrastructure culturelle qui diffuse des films, aujourd'hui, est la maison de la culture Mouloud Mammeri, laquelle ne s'occupe pas seulement du cinéma, mais de toutes sortes d'activités culturelles. Donc, la diffusion de films ne peut être régulière, dans la mesure où la salle de spectacles est souvent utilisée à d'autres fins, comme les galas et autres soirées artistiques, et, parfois, des rencontres politiques. Et les salles de cinéma le Mondial, le Djurdjura, l'Algeria et le Studio, entre autres, manquent énormément aux cinéphiles de la wilaya de Tizi Ouzou, qui avaient pris l'habitude de se déplacer en masse vers les salles de cinéma de leurs localités. A l'époque, même les films indiens étaient prisés au cinéma l'Algeria. Et le théâtre communal Kateb Yacine de la ville des Genêts ne désemplissait pas non plus, tellement les films projetés ne laissaient pas indifférents. Aujourd'hui, rien de tout cela. Toutes les salles sont fermées, à l'exception de celle de la maison de la culture Mouloud Mammeri qui propose des films au public de façon sporadique. Le théâtre Kateb Yacine a changé de statut pour devenir officiellement Théâtre régional de Tizi Ouzou, et ce, suite à la promulgation du décret exécutif 05/218 du 13 juin 2005, émanant du ministère de la Culture. Suite à ce décret, le wali de Tizi Ouzou a publié un arrêté portant sur le transfert du théâtre de la mairie de Tizi Ouzou à la direction de la culture de la wilaya. Depuis le temps, le théâtre «régional» est toujours en chantier, et il ne sera réceptionné qu'au milieu de l'année prochaine, selon un élément du secteur de la culture de la wilaya. Restent les autres salles de cinéma. La salle l'Algeria, bâtie sur un terrain privé, a été restituée à son propriétaire et personne ne sait ce qu'il en fera, mais sa situation en plein centre-ville ne lui facilitera la tâche, vu le manque d'espace. L'histoire de la salle de cinéma Studio intrigue davantage. Au temps où Mohand Cherif Aït Ahmed était président de l'APC, une délibération de l'Assemblée, signée le 2 février 2005, avait résilié le contrat de location la liant à l'association culturelle Idles, qui l'occupait depuis plus de quinze ans. Le même jour, la même Assemblée approuve une autre délibération qui met cette salle à la disposition de la Protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou pour accueillir le SAMU. C'est tout à l'honneur de l'équipe dirigeante de l'époque, mais, trois années après ces deux délibérations, le SAMU n'y est pas encore et la bâtisse, partiellement détruite, est toujours en ruene. On ne sait toujours pas pourquoi l'endroit n'est pas encore réhabilité. Mais, les citoyens pensent qu'il s'agit d'une certaine mafia qui convoite la bâtisse pour des intérêts inavoués. Pourtant, le SAMU est bénéfique pour tout monde, y compris ladite mafia. L'histoire des salles de cinéma le Mondial et le Djurdjura est tout autre. Au début de l'été 2005, quand la décision a été prise par le gouvernement de dissoudre les Assemblées locales de la région de Kabylie en prévision des élections partielles de novembre de la même année, le wali de l'époque, Hocine Ouadah, a profité de l'absence des élus pour dépouiller la mairie de ses deux salles de cinéma. C'est ce que nous avons appris de sources de la mairie de Tizi Ouzou où sont disponibles l'arrêté du wali portant sur le transfert des salles de cinéma le Mondial et le Djurdjura vers la direction de la culture de la wilaya. Les responsables de cette dernière ont décidé de réhabiliter la salle de cinéma le Mondial après la concrétisation effective de ce transfert. Après cela, il s'agit de reloger les familles occupant cet endroit depuis des années, et de trouver une formule pour la gérer. Cette salle sera non seulement une source de plaisir pour de nombreux cinéphiles de la région, mais aussi une source d'argent pour l'Etat et le secteur de la culture. Ce n'est pas demain la veille, et il reste beaucoup à faire pour atteindre cet objectif. Quant à la salle de cinéma le Djurdjura, la direction de la culture de Tizi Ouzou compte, toujours selon la même source, en faire un musée. Ce projet, comme celui de la salle le Mondial, attend la concrétisation du transfert. Et pour les deux projets, notre interlocuteur pense que cela pourrait être lancé dans le courant de l'année 2009, un travail est déjà entamé dans ce sens, avec les cahiers des charges éventuels qui devront régir ces deux structures.