Des centaines de jeunes se sont adonné à la casse et la destruction des édifices publics, à Béni Snous, dans la nuit de vendredi à samedi. Les scènes de destruction ont éclaté à 17 heures, à Béni Snous (35 km à l'ouest de Tlemcen) et ont duré jusqu'à minuit. La gendarmerie a dû intervenir pour disperser les jeunes en colère en usant des bombes lacrymogènes et procédé à plusieurs arrestations, indiquent des témoins sur place. Les raisons des émeutes seraient dues à un match local intercommunal qui a dégénéré. Les jeunes on ensuite envahi la ville et se sont adonné à la casse en ciblant les édifices publics. Ils ont saccagé le réfectoire du lycée, incendié le centre culturel et cassé son outil informatique. Le siège de la daïra n'a pas été épargné par les émeutiers qui ont complètement défiguré sa façade principale, indiquent les mêmes sources. Les dégâts sont estimés à quelque 600 millions de centimes. Ces émeutes viennent après celles d'El Abed, il y a un mois, et celles de Maghnia en début d'année. Lors de la dernière visite du président de la République dans la wilaya de Tlemcen, la daïra de Béni Snous avait bénéficié d'une enveloppe de 400 milliards de centimes dans le cadre du programme de développement régional. Mais rien n'a été réalisé, souligne-t-on. Cette région connue sous le nom de Mont vert pour son attrait panoramique, est d'habitude calme. Située près de la frontière marocaine, elle n'était pas destinée à connaître pareils troubles. Certains témoins soutiennent que les raisons des émeutes ne sont pas le match comme présenté officiellement. Il s'agit d'un malaise social touchant les jeunes en particulier. Le chômage, la précarité, la déperdition scolaire et les problèmes sociaux sont plutôt privilégiés dans ce genre de ras-le-bol exprimé par la casse et la destruction, ajoute-t-on. Des reportages ont été réalisés par les médias lourds sur le village de Béni Snous, lors de la commémoration du Yennayer 2006, rappelle-t-on. Initiative qui l'a fait sortir de l'anonymat.