À chaque région du pays ses traditions nuptiales, mais celles des Beni Snous, une région montagneuse, située à 40 km au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, sont caractérisées par des rites ancrés dans la société et datant de plusieurs siècles. À l'occasion d'un mariage célébré à Beni Snous, les différentes cérémonies et préalables à l'union sacrée, ont été explicitées par une femme. Avant les fiançailles chez les Beni Snous, population d'origine berbère, ce sont les parents des futures époux qui décident de la destinée des fiancés qui doivent se soumettre à l'avis de leurs aînés. S'agissant de la dot, les familles conservatrices se mettent d'accord sur un montant, “dérisoire”, à verser au père de la future mariée pour son trousseau, en plus de quelque bijoux en argent qui sont apportés par la mère de la mariée, le jour de la “Fatiha”, ou la célébration du mariage à la mairie ou devant l'imam. Le trousseau était composé d'effets vestimentaires, de parfums et de chaussures, alors que le montant de la dot, estimé à Beni Snous à vingt mille dinars, est versée le jour des fiançailles ou “M'lek”, à la famille de la mariée, en plus de produits alimentaires tels le café, le thé, le sucre et les gâteaux. Le jour du “D'foue”, les parents du futur époux apportent un ou deux moutons, ainsi que des denrées alimentaires à la maison de la mariée dont la famille doit, substantiellement, préparer le menu du déjeuner nuptial représenté par le couscous traditionnel, suivi de boissons comme le café et le thé. Si, par le passé, la mariée était acheminée vers la maison nuptiale portée par un de ses proches, aujourd'hui, même les femmes senoussies ont droit à un cortège de voitures et des klaxons. À l'arrivée du cortège qui aura sillonné tout le village, les membres de la famille de l'époux mettent un œuf sous le pied de la mariée, qui doit le casser en guise de protection contre la malédiction. Le futur conjoint est conduit, pour sa part, secrètement par ses compères vers la maison nuptiale, où sa mère entoure son cou d'un collier en Louis d'or. La mariée doit rester sept jours dans sa chambre, avant de sortir, tradition oblige, et s'asseoir devant les invités, avant qu'une vieille femme l'entoure d'une ceinture. Le jour de la “Dhyafa”, la mère de la mariée prépare un grand repas en l'honneur de la famille et des proches de l'époux à l'occasion de la première visite de la mariée chez ses parents. Cette cérémonie succède, chez les Beni Snous, au jour du Hammam, qui reste une tradition ancrée chez ces populations rurales, toujours liées à leurs coutumes. R. N. /APS