«Pour cette expo l'accent est mis sur la condition humaine... un thème en rapport avec l'actualité...», nous confie Zoubir Hellal sans en rajouter en laissant planer le mystère. En effet, l'artiste-peintre et designer expose, en solo, à Londres, du 3 au 30 juillet à l'Art Tafeta Gallery. Il y présente des oeuvres inspirées du livre du psychanalyste Wilhelm Reich, «Ecoute petit bonhomme!» qui met l'homme devant son arrogante vanité humaine. Fidèle adepte de Freud, Wilhelm Reich se fait le maître de la critique de la société autrichienne, mais pas que. Pour ce psycalanalyste, «l'expérimentation de la satisfaction sexuelle, serait selon lui une solution qui réglerait les problèmes des frustrations violentes qui sévissent dans les sociétés et qui poussent l'individu à faire du mal, y compris à soi-même. Pour Wilhelm Reich la peur de vivre, la lâcheté de l'homme sont la cause de «notre oppression et notre propre malheur». Créateur du mal Provocateur, il remet l'homme à son éphémère dimension existentielle qui contraste avec sa mégalomanie qui pousse l'homme à s'entretuer ou à agir de façon à ce que l'homme souffre. Ainsi, nous ne sommes que poussière en effet et nous reviendrons poussière....eu égard à l'actualité dramatique que vit notre planète, il est en effet à se demander si Zoubir Hellal cherche à questionner la nature de l'homme qui, à force de se prendre pour le maître du monde, finit par détruire ce dernier, jusqu'à s'annihiler lui -même en désirant atteindre l'impossible, qui conduirait à la catastrophe...L'actualité serait sans doute cette histoire de «pandémie» cauchemardesque qui n'a pas fini de tuer...Pour cette expo, le galeriste a choisi entre autres quatre oeuvres (pastel et encre sur papier) de petits formats qui font partie de la deuxième série que Zoubir Hellal a réalisée à Alger entre 1978 et 1979 (qui vient compléter la série «Ecoute petit homme» (réalisée à Paris en 1972. Une autre peinture qui sera présentée (90 ×90cm- acrylique sur toile -année 1992) représente un corps de femme, plus précisément un buste, celui de Gaïa ou Gaya «la déesse de la terre....à l'aube de l'humanité». Sur les autres quatre peintures, on devine la silhouette d'un petit bonhomme désarticulé, flottant au-dessus d'un lit ou d'une échelle. Une sorte de désir d'ascension ridicule, à l'envers parfois, car la tête semblant parfois tomber du ciel...Très énigmatique en fait, ces peintures donnent à voir du mouvement et quelques symboles berbères...Une exposition à décoder et à sonder encore plus. Artiste polyvalent Pour rappel, Zoubir Hellal est né en 1952 à Sidi bel Abbès, Zoubir Hellal est peintre et designer. Il a étudié à la Société des beaux-arts d'Alger (1966-1967), est diplômé de l'Ecole nationale supérieure d'architecture et des beaux-arts d'Alger (1967-1970) et de l'Ecole nationale des arts décoratifs de Paris en architecture d'intérieur (1970-1974). Il a obtenu un diplôme de troisième cycle en beaux-arts de l'université Paris-St Denis (1988) et un master en histoire et théorie des arts à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, 2002). En 2003, il devient directeur du département des arts plastiques, du «Commissaire de l'Année de l'Algérie» en France (2002-2004). De 1986 à 2013, il était représenté par la galerie algérienne Isma, réalisant une fresque monumentale au tunnel des facultés d'Alger en collaboration avec Malek Salah. Il a également organisé de nombreuses expositions dont Art africain contemporain - Maghreb et design africain au Musée d'art moderne d'Alger pour «L'Année arabe» en 2007, «le Festival panafricain» en 2010, et «Le Créateur algérien» à l'Institut du Monde arabe, à Paris en 2012. Il a été membre du Conseil national des arts et des lettres (2012-2015) et président de la Commission nationale d'assistance aux arts et aux lettres (2013-2014). Ses oeuvres font partie d'une prestigieuse collection d'art: le Musée national des beaux-arts d'Alger, le musée Zabana à Oran, la présidence de la République (Alger), le ministère de la Culture (Alger), à l'ambassade de France (Alger), El Salvador musée Allende à Santiago (Chili), à l'Institut arabe hispano du Royaume d'Espagne, et dans de nombreuses collections privées en Algérie et à l'étranger (France, Belgique, Etats-Unis, Espagne, Italie).