Aujourd'hui, le nombre d'entreprises créées dans ce cadre a franchi le cap des 73.000. Le directeur général de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), Abdelghani Mebarek, se réjouit: «Depuis son lancement, en 1996, le dispositif ne cesse de connaître un engouement croissant de la part des jeunes chômeurs.» Et cela est une vérité qu'aucun ne peut contester. Conçue pour résorber le taux de chômage galopant, l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes est devenu «la Kaâba» pour toute cette masse juvénile désireuse de créer sa petite entreprise. Pourtant lors de sa création, il y a de cela dix ans, peu de gens y croyaient. Cette période, il faut le reconnaître, était des plus cruciales pour l'économie nationale. Néanmoins,« ce dispositif de création de microentreprises, entré dans une phase opérationnelle à partir du deuxième semestre 1997, correspond le mieux à cette étape difficile de transition de l'économie dirigée à l'économie de marché. Aussi, prépare-t-il l'organisation des services en général et l'appui à la production nationale en particulier», a insisté M.Mebarek. Depuis cette époque, il faut le dire et sans ambages, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Aujourd'hui, le nombre d'entreprises créées dans ce cadre, a franchi le cap des 73.000. «Les résultats enregistrés dépassent toutes les estimations. » Si durant les premières années du lancement du dispositif, l'engouement était des plus timides ; le cas n'est pas le même après 2003. Cette année est considérée comme un point de démarcation. Elle était également l'année où de profondes réformes ont été opérées au sein de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes. En effet, lesdites réformes ont été adoptées à l'issue des trois réunions interministérielles. Entrées en application en janvier 2004, elles ont permis à l'Ansej de passer à la vitesse supérieure. Ainsi, trois mesures ont été introduites dans ce dispositif. Il s'agit, en premier lieu, du relèvement du seuil de l'investissement de quatre millions de dinars à dix millions de dinars. Ce sont en effet, des sommes destinées à des jeunes qui veulent élargir leur champ d'action et dont la réalisation des projets nécessite des sommes importantes. La deuxième grande mesure est la révision à la baisse de 10 à 5% du niveau de fonds propres, appelés communément apport personnel, que le jeune doit verser pour la réalisation de son projet. «Avant les réformes, l'apport personnel était de l'ordre de 20% du coût du projet, chose qui n'était pas de tout repos pour les jeunes ayant la volonté de créer leur propre microentreprise», a indiqué M.Mebarek. La troisième et dernière mesure prise concerne l'accompagnement des jeunes promoteurs, dont les entreprises sont en pleine phase d'extension. Actuellement, plus de neuf cents entreprises ayant atteint cette étape ont été enregistrées. «Et à chaque fois qu'une entreprise arrive à l'extension de ses activités, ce sont 10 emplois supplémentaires qui sont créés. Cette mesure introduite dans le dispositif de l'Ansej est d'autant plus importante qu'elle offre aux jeunes la possibilité de brasser encore plus large.» Avec toutes ces mesures et facilitations, les jeunes chômeurs n'avaient qu'à faire preuve de courage et de s'armer de bonne volonté pour atteindre leurs objectifs. Il y a certes les douze fameuses étapes par lesquelles les jeunes promoteurs devront passer, mais cela ne relève pas des douze travaux d'Hercule. Tout de même, ne dit-on pas qu'on n'a rien sans peine? En outre, même avec ces mesures, les jeunes promoteurs n'étaient pas arrivés au bout de leur peine. Un casse-tête chinois se pose, d'ores et déjà, en ce qui concerne l'immobilier industriel. En effet, nombreux sont ces jeunes qui peinent à trouver un local à louer. Et même lorsque cette « clé en or » est trouvée, la durée de location ne dépasse pas les 23 mois. Or cette période est insuffisante pour qu'une microentreprise prenne son envol. Toutefois, cet épineux problème qui met les bâtons dans les roues des jeunes désireux de monter leurs boîtes a vite été résolu. Les nouveaux amendements apportés au code du commerce attestent que la durée de la location du local est librement négociée entre le bailleur et le jeune promoteur. Ainsi, avec toutes ces mesures incitatives et motivantes, il ne reste plus aux jeunes chômeurs que de foncer droit devant, car l'avenir leur appartient.