Cinq villageois ont été tués au Niger dans une attaque attribuée au groupe jihadiste nigérian Boko Haram dans la commune de Gueskérou (sud-est) proche du Nigeria, a indiqué jeudi le maire de cette commune. «Ce sont les BH (Boko Haram) qui sont arrivés mercredi nuit à Ngaroua-Gana et ont tué cinq hommes par balles et blessé quatre autres avant de repartir avec un otage», a affirmé Ousseini Boukar, le maire de Gueskérou. L'attaque a visé Ngaroua-Gana, un village riverain de la rivière Komadougou où les combattants islamistes «sont certainement venus à la nage», a-t-il expliqué. Cette rivière, qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria, prend sa source au Nigeria et s'étend le long des 150 km séparant les deux Etats avant de se jeter dans le lac Tchad, une vaste zone truffée d'îlots et de marécages servant de refuge au groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap, issu d'une scission de Boko Haram). La zone de Gueskérou et toute la région de Diffa (sud-est du Niger) est exposée depuis 5 ans aux raids meurtriers des jihadistes nigérians de Boko Haram et de ceux de l'Iswap. Diffa, la capitale régionale de 200.000 habitants située à la frontière avec le Nigeria, a été attaquée à quatre reprises en mai dernier alors que 12 soldats nigériens au moins ont été tués dans l'attaque du poste de Blabrine, au nord-est de Diffa, proche du Tchad. Elle abrite selon l'Onu 300.000 réfugiés nigérians et déplacés, fuyant depuis 2015 les exactions terroristes. Le Niger doit aussi faire face dans l'Ouest, à ses frontières avec le Mali et le Burkina, à de fréquentes attaques de groupes jihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).