Douze villageois ont été tués vendredi soir au Niger dans une attaque attribuée au groupe djihadiste nigérian Boko Haram dans la commune de Gueskérou (sud-est) proche du Nigeria, ont rapporté hier des médias citant un élu local. Ce sont des villageois qui ont été «tués par des éléments de Boko Haram à Lamana, un village de la commune de Gueskérou», dans la région de Diffa, a affirmé cet élu, sans détailler les circonstances de l'attaque. «Onze personnes ont été tuées par balle et une autre a été égorgée», a cependant précisé l'élu, qui se trouvait sur le lieu de l'attaque. La zone de Gueskérou, riveraine de la Komadougou (rivière qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria) est exposée depuis quatre ans aux raids de Boko Haram, affilié au groupe Etat islamique (EI). En mars, huit civils et sept gendarmes nigériens ont été tués dans deux attaques dans la commune de Gueskérou. En juin 2015, 38 personnes – 14 hommes, 14 femmes et 10 enfants – ont été massacrés dans les villages de Lamana et Ngoumao, dans la même zone. La région de Diffa est depuis 2015 la cible d'attaques de Boko Haram, dont des combattants se sont également retranchés dans la région du lac Tchad. Le 10 août, quatre militaires nigériens ont été tués en roulant avec leur véhicule sur un engin explosif près de Bosso, une ville du nord de Diffa, sur les rives du lac. Ces quatre soldats appartenaient à la Force multinationale mixte (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) qui lutte depuis 2015 dans le bassin du lac Tchad contre le groupe djihadiste. Pour contrer les éléments djihadistes, les autorités nigériennes ont décrété l'état d'urgence dès 2016, fermé des marchés, imposé un contrôle sur les ventes de carburant, des engrais et interdit la commercialisation du poisson et du poivron, les privant ainsi de ressources. Cependant, ils ont changé leur méthode : ils recourent aux rapts contre des rançons. Selon l'Organisation des Nations unies, 179 personnes ont été enlevées depuis janvier 2019 dans des zones où les éléments de groupes armés non étatiques, dont Boko Haram, «sont très actifs». R. I.