Il est un instrument de la plus haute importance dans la conduite à bon port du projet touristique national. Rarement évoqué dans les débats, les rencontres organisées sur les questions relevant du secteur. Pourtant, il est d'une importance capitale car il est un élément de bonne gouvernance. C'est celui des accords entre partenaires dans l'entreprise. S'il est, en effet, des étapes incontournables comme celles de l'investissement, de la promotion, de la communication, de la formation pour l'essor du secteur, celui de la concorde entre l'entreprise et ses partenaires sociaux en est une autre, tout aussi indispensable. Outre qu'il est un élément caractéristique de bonne gouvernance, il est aussi un facteur de stabilité de l'entreprise, et conséquemment, de la prospérité de cette dernière. La paix sociale est en effet et de façon indubitable un garant de réussite pour l'entreprise. Elle passe par la conclusion d'accords entre les différents partenaires qui permettent d'assurer de façon pérenne les droits et obligations de toutes les parties, mais aussi assurer à la ressource humaine des conditions favorables d'exercice du métier. Ces conditions de déroulement de la relation de travail, de sa constitution jusqu'à sa dissolution doivent, en effet, favoriser l'émulation dans le travail, la stabilité pour la ressource humaine, la mise en place de plans de carrière mais elle doit aboutir également à un objectif majeur, celui de la création de la richesse. Dans ces accords collectifs, le système et le volume de rémunération occupent une place prépondérante. Normal, puisque en plus de la dimension sociale, la rémunération est un moyen de stimulation et donc de création de richesse, laquelle, dialectiquement, renforcera qualitativement le facteur humain. Du reste, le mode de rémunération est l'allié sans lequel l'action de formation n'aura aucun sens. Sinon comment expliquer la déperdition d'une grande partie du potentiel sortant de l'appareil de formation si ce n'est par le système inadéquat de rémunération, autant dans sa partie fixe que variable et dans son mode d'indexation de l'effort réel à rétribution correspondante? En fait, les maillons essentiels du cercle de qualité tant recherché sont la formation et la rémunération, inévitablement indissociables. Mais dans un secteur dont le progrès, les avancées sont aléatoires, tributaires de conditions naturelles, sanitaires et politiques, faut-il favoriser les progressions de salaires à coup d'augmentations systématiques au gré des années ou faut-il les lier globalement à la création de richesse? Est-il envisageable, compte tenu des contraintes du marché économique, des augmentations systématique à coups de pourcentage dans un secteur déjà en déficit d'images, en déficit économique et qui de surcroit va affronter le remboursement des échéances des crédits liés aux opérations de modernisation des hôtels publics, et des charges liées aux fermetures de ces mêmes établissements et donc des indemnisations substantielles sans qu'il n'y ait, en contrepartie, une plus-value économique? La crise sanitaire liée au Covid-19 a lourdement impacté les entreprises économiques. Seules celles qui ont su gérer leurs finances et préserver leurs moyens, peuvent faire face aux exigences imposées par la situation et continuer d'assurer un revenu à leurs employés.Cette crise a révélé également de nombreuses faiblesses de l'entreprise hôtelière et touristique, dont celle de sa fragilité. S'il faut mettre l'homme à l'abri par des conventions collectives lui garantissant autant que faire se peut sa rémunération, il faut également protéger l'entreprise touristique des aléas du marché, de la nature, des contraintes sanitaires et politiques qu'elle subit en évitant d'alourdir ses charges en ces périodes de grands périls. Il y va de sa pérennité et de celle du tourisme national.