Le retour aux postes d'enseignant et d'imam est définitivement exclu. La réinsertion pourrait intervenir sous un autre aspect. Importante déclaration de Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, annoncée, hier, dans les studios de la Chaîne II. «Pas de réintégration aux postes sensibles pour les détenus islamistes libérés récemment.» Ça veut dire que la réinsertion de ces ex-prisonniers est conditionnée et, à en croire Djamel Ould Abbès, le retour aux postes d'enseignant et d'imam, à titre indicatif, est définitivement exclu. La réinsertion prévue pourrait intervenir, selon le ministre, sous un autre aspect, en les insérant dans les dispositifs d'emploi relevant de son département à savoir l'Ansej, l'Anjem et la Cnac. Convié à l'émission hebdomadaire «L'invité de la presse», le ministre de la Solidarité nationale ne lésine pas sur les mots pour appuyer son avis qui ne fait, en fin de compte, que confirmer les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Celle-ci, en guise de rappel, interdit toute activité politique aux ex-dirigeants du FIS dissous. Sur sa lancée, le ministre affirme sans ambages que l'école et la mosquée ne constitueront plus des outils de propagande et lieux de «prosélytisme». En un mot, Ould Abbès, n'a fait, en fait, que conjuguer la vigilance des pouvoirs publics et renforcer les dispositions de la Charte. Un travail de terrain est en train de se faire pour réinsérer ces détenus dans la société, assura l'invité de la Chaîne II. Avant d'ajouter que «si l'un de ces détenus refuse l'un des postes proposés, nous pouvons passer à des indemnités, mais plus jamais en tant qu'imam ou enseignant», a-t-il laissé entendre. Ce n'est pas tout, d'autres solutions existent aussi aux yeux du ministre. Celles-ci vont intervenir prochainement avec la contribution d'autres départements ministériels. A titre indicatif, il fera savoir qu'une convention sera signée dans les tout prochains jours avec le ministère des Affaires religieuses, gérant du Fonds de la zakat, pour attribuer des microcrédits et inciter les ex-prisonniers à se réinsérer dans la société. Quoi qu'il en soit, le département de la solidarité nationale paraît déterminé à prendre en charge toutes les personnes et familles victimes de la tragédie nationale, réclame Ould Abbès. Concernant la réinsertion des détenus islamistes libérés, la question, à l'entendre, ne concerne pas uniquement la Solidarité nationale qui est appelée à intervenir uniquement en qualité de recruteur. Sur le volet portant sur la prise en charge des victimes de la tragédie nationale, le ministre de la Solidarité annonce la mise en place d'un comité interministériel présidé par le chef du gouvernement. Par ailleurs, Ould Abbès reconnaît le fait qu'il a été sollicité par un nombre de ces ex-détenus pour la réinsertion sociale. Pour le moment rien n'est encore fait et même décidé, du moins au sein de son institution. Une évaluation est en train de se faire pour déterminer les véritables victimes de la tragédie nationale et ayants droit. D'ailleurs, a-t-il renchéri en guise de précision, une commission est installée dans chaque wilaya pour assurer un travail de recensement et de proximité. L'invité de la Chaîne II a annoncé que son département a déboursé 25 milliards de dollars dans les transferts sociaux dans un laps de temps de cinq ans. Quant au taux de chômage, celui-ci, selon le ministre, est de l'ordre de 13,8%. Selon les prévisions de Djamel Ould Abbès, le pourcentage ne sera à l'horizon 2009 que de 8,8%. On verra d'ici là.