La Commission nationale chargée du suivi de l'application des décrets d'ordonnance relatifs à la Charte se réunira dans quelques jours. Le décret relatif à la réinsertion professionnelle des personnes ayant fait l'objet de mesures administratives de licenciement «pour des faits liés à la tragédie nationale», sera étudié demain en conseil de gouvernement. C'est ce qu'a affirmé hier, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbès. Il s'agit du dernier décret qui reste encore à élaborer, dans le cadre de l'ordonnance de mise en oeuvre de la Charte. Le 27 février, le président de la République avait ordonné au gouvernement de lui soumettre un texte relatif à la réintégration dans le monde du travail. Sans verser dans le détail, le représentant du gouvernement a affirmé, en substance, que cette loi permettra à un nombre important de personnes de réintégrer leurs postes, «le texte a été élaboré d'une manière à faire barrage à toute manipulation politique dans l'avenir». «Il faut savoir que nous étions extrêmement vigilants. Le gouvernement ne donnera pas les mêmes armes aux mêmes personnes, lesquelles les avaient utilisées dans le passé pour endoctriner nos enfants et les envoyer dans les maquis». C'est la ligne rouge du décret en question. Autrement dit, il n'y aura pas de réintégration dans des postes sensibles. Il ne s'agit pas seulement de postes de responsabilité au niveau de l'administration, mais l'Etat sera très vigilant aussi dans les secteurs tels que l'enseignement aussi bien au niveau de l'école que dans les mosquées. A défaut de ne pouvoir bénéficier de la procédure de réintégration, les concernés seront indemnisés. Combien coûtera à l'Etat la prise en charge des victimes de la tragédie nationale? Ould Abbès s'est contenté de dire que le ministère des Finances débloquera les fonds nécessaires dès la finalisation du travail d'identification «des victimes». «C'est l'étape la plus délicate dans l'opération d'indemnisation». Il s'agit pour l'Etat de bloquer la route aux opportunistes, «ceux qui espèrent profiter de cette conjoncture dans un but lucratif». «Nous avons connu de faux sinistrés après le séisme de Boumerdès et suite aux différentes catastrophes naturelles ayant frappé le pays. Nous voulons éviter de tomber dans le même piège». A combien s'élève le nombre des victimes? Le chiffre sera connu dans les prochains jours, lors de la réunion de la commission nationale charge du suivi de l'application des décrets d'ordonnance relatifs à la Charte, qui se tiendra avant la fin du mois en cours. Par ailleurs, il faut savoir que les sénateurs ont adopté, hier, à la majorité, le projet d'ordonnance relative à l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale au cours d'une séance plénière. Seul le député du RCD a voté contre. Le deuxième texte approuvé a trait aux conditions et règles régissant la pratique des rites religieux par les non-musulmans. Dans une déclaration en marge de la séance, M.Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, a souligné que «le texte en question vise à combler un vide dans la législation nationale». Affirmant que l'Etat n'a aucunement l'intention de verrouiller la pratique religieuse en Algérie, il a souligné que «cette pratique doit s'effectuer dans le cadre des lois de la République d'une manière transparente et organisée». Enfin, les sénateurs ont adopté la troisième ordonnance relative au statut général des personnel militaires.