Les rencontres sont appelées à démarrer dès cette semaine. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a invité hier, les syndicats agréés du secteur et les représentants des enseignants à participer à des rencontres pour débattre des problèmes socioprofessionnels du secteur afin de trouver les solutions à leurs doléances. Cette invitation intervient après ses démêlés avec l'un de ces syndicats, en raison de la grève qui avait paralysé partiellement le cycle du secondaire au mois de février. Le ministère a fait part, dans un communiqué, de son entière disponibilité à débattre des problèmes du secteur dans «un climat empreint de franchise et de sérénité» afin de trouver «les solutions les meilleures à la prise en charge des doléances des personnels relevant de son secteur». Le ministère a précisé que les rencontres «sont appelées à démarrer dès cette semaine», pour se poursuivre selon un planning arrêté d'un commun accord. Il a souligné, en outre, que ces rencontres interviendront dans le cadre de sa politique de dialogue et de concertation avec ses partenaires sociaux «afin de contribuer à trouver des solutions aux préoccupations des personnels du secteur». L'invitation intervient notamment après la menace de l'intersyndicale d'entamer un autre mouvement de protestation de quatre jours au mois d'avril prochain. En effet, les représentants des cinq syndicats, CLA, Cnapest, Satef, Sete de Béjaïa et l'Unpef, se sont concertés en vue de consulter la base sur les prochaines actions que pense mener le mouvement. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, la coordination de l'intersyndicale a appelé la base à se prononcer sur une grève nationale de quatre jours à partir de la mi-avril prochain et un rassemblement national des syndicalistes pendant la grève au siège du ministère de l'Education nationale. Rappelons également qu'il y a eu des mouvements de grève déclenchés à deux reprises, les 15, 16 janvier et les 19, 20 et 21 février. Les syndicalistes se sont réjouis de la réussite des débrayages dont le taux de suivi a dépassé, selon leurs estimations les 70%. Le ministère, de son côté, avait contredit les propos des syndicalistes en avançant le chiffre de 24% de suivi de la grève. Le constat qu'on peut tirer de ces estimations divergentes est que les deux protagonistes se sont engagés dans un bras de fer annonciateur d'une nouvelle crise au sein de l'éducation nationale. Ainsi, «la guerre» entre la tutelle et les syndicats s'est livrée sur plusieurs fronts, notamment celui de l'agrément des organisations syndicales. La menace du retrait d'agrément de l'Unpef en outre a attisé davantage la tension entre les deux parties. Par ailleurs, les syndicats, qui réclament l'ouverture d'un dialogue avec le ministère, ne peuvent objectivement prétendre se positionner comme interlocuteurs, tant qu'ils ne sont pas reconnus juridiquement. C'est, d'ailleurs, cette absence de «légitimité» juridique qui empêche l'ouverture du dialogue avec le ministère. Un argument que les syndicalistes assimilent à une non-reconnaissance d'un mouvement représentatif, selon eux.