Pour le ministre de l'Education nationale, la revendication des enseignants du cycle primaire, consistant à réduire le nombre d'heures d'enseignement, est loin d'être motivée par des considérations pédagogiques. Benbouzid estime qu'il y a une manipulation orchestrée par les inspecteurs de ce palier qui ne désirent pas travailler les jeudis comme le stipule la nouvelle organisation du secteur. Benbouzid conclut ainsi que ces inspecteurs sont en train de dresser les enseignants contre la tutelle au motif que les élèves ne sont pas en mesure de supporter le volume des cours à dispenser hebdomadairement. A travers cette déclaration, lourde de sens, le premier responsable du secteur vient de semer la méfiance dans les rapports le liant avec les inspecteurs du cycle primaire. Benbouzid n'a pas caché ainsi sa détermination à neutraliser les inspecteurs coupables d'un tel comportement. «Ces inspecteurs ne veulent pas travailler les jeudis alors qu'ils ont le devoir de participer dans le cycle de formation des enseignants en exercice ainsi que leur propre perfectionnement», a déclaré le ministre sur un ton de menace. Benbouzid trouve insensé que des gens parlent de la surcharge alors que, a-t-il justifié, le volume horaire est passé de 28 à 24 heures par semaine. L'annonce, faite hier à l'occasion de la réunion de travail ayant regroupé le ministre de l'Education et la Fédération nationale des parents d'élèves, intervient au moment où les organisations syndicales activant dans le secteur de l'éducation refusent de baisser les bras en promettant un durcissement de la contestation. L'annonce intervient également à 24 heures de la rencontre nationale sur l'évaluation de la réforme. Mais, avant ce rendez-vous, Boubekeur Benbouzid semble aller chercher un soutien auprès de la Fédération des associations des parents d'élèves. Envers cette organisation, le ministre a affiché une grande volonté de coopération. «Nous devrions parvenir à une forte implication des parents d'élèves auprès de la tutelle dans toute quête de solution aux problèmes qui se posent dans le secteur. Je n'ignore pas que la fédération accomplit un grand travail, mais je ne suis pas également sans savoir les contraintes que rencontre cette fédération dans l'exécution de son programme», dira Benbouzid à l'ouverture des travaux de la réunion tenue au siège du ministère. Benbouzid invite donc les parents d'élèves à une large implication dans l'évolution du secteur de l'éducation. Il n'a pas excepté le moindre aspect, aussi bien celui relatif à la pédagogie que celui lié à l'administration. «La participation de la Fédération des parents d'élèves dans l'éducation est une nécessité», a-t-il estimé. Il est à se demander quelles sont les vraies motivations de ce rapprochement au moment où la tutelle semble vouloir étouffer toute opportunité de dialogue avec les syndicats autonomes. A. Y. Projet de loi pour les APE Le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, a annoncé hier que son département préparait un projet de loi relatif aux Associations des parents d'élèves (APE) au sein des établissements scolaires. Il est ainsi promis que les directeurs des établissements scolaires, dans les trois paliers, soient obligés de créer des associations qui auront pour mission de défendre les intérêts des élèves. Le ministre a révélé que l'opposition affichée par les directeurs d'école à toute activité de ces associations ne saurait être dépassée sans une réelle assise juridique de ces structures. Plusieurs représentants d'association ont, par ailleurs, fait part au ministre des contraintes qu'ils rencontrent dans leurs activités quotidiennes. Le ministre a demandé aussitôt l'installation d'une commission pour établir l'état des lieux des associations déjà agréées et celles qui ne le sont pas encore. A. Y.