Ils sont en pleine effervescence. C'est jeudi prochain que se jouera la première manche d'une bataille triennale. Une bataille électorale qui sera, ce jour-là, à son apogée. L'enjeu en est le renouvellement des membres du bâtonnat de la capitale dont le mandat est arrivé à terme. Composé de 31 membres, le conseil de l'ordre des Robes noires d'Alger a toujours suscité les plus grandes convoitises. Pas moins de 10 candidats pour la plupart tête de liste (il est permis d'être candidat sans liste) tentent de débouter le bâtonnier sortant. En effet, Me Ablaoui, l'actuel bâtonnier d'Alger, est candidat à sa propre succession. Une âpre lutte a lieu en ce moment avec pour théâtre les dépendances des prétoires de la capitale et même les cabinets ainsi que les alentours immédiats des tribunaux. Par grappes et par affinités avec tel ou tel candidat, les avocats affûtent leur stratégie. Le thème récurrent des discussions qui y sont menées est, sans conteste, le bilan jugé négatif du bâtonnier sortant. On lui reproche, outre son bilan financier négatif, l'absence de transparence qui règne au bâtonnat, la fuite en avant, mais surtout toutes les difficultés liées aux problèmes que rencontrent les avocats avec les magistrats notamment celles ayant trait à l'accès au dossier d'instructions. Aucun début de règlement n'a pu poindre à l'horizon. D'autres voix vont jusqu'à mettre en avant une certaine préférence du bâtonnier sortant aux relations extérieures au détriment des problèmes de proximité que vit la corporation. Ce qui n'empêche pas les critiques dirigées contre les autres candidats. Chaque liste défend ses propres intérêts. Des alliances sont recherchées ici et là Dans cette pléthore de candidats, la particularité se trouve dans la participation féminine. Dans un corps composé majoritairement de femmes, seules deux sont candidates au poste de bâtonnier. Ce qui distingue ces deux pionnières est que l'une, Me Chellouche Belgacem Fatiha conduit une liste de 20 membres, tandis que la seconde Me Bouchami est candidate sans liste. Cette dernière en est d'ailleurs à sa troisième participation, sans succès à l'élection de bâtonnier. Le profil et le programme de Me Chellouche Belgacem présentent, en revanche, à bien des égards, des arguments convaincants. Une femme à la tête du conseil de l'ordre? Juste retour des choses à la normale pour plusieurs raisons dont la représentativité de la femme aux postes de responsabilité et une certaine humanisation de la justice ne sont pas des moindres. Quoi qu'il en soit le vote aura lieu à bulletins secrets dont le premier tour sera à la majorité absolue et le second, la semaine d'après, à la majorité relative. 2.000 avocats-électeurs sont inscrits.L'équipe qui en sortira aura pour principale tâche la prise en charge de la révision de la loi régissant la profession d'avocat déjà entamée, mais sans grande avancée. Lourde charge s'il en est. Ce qui rend les avocats plus exigeants quant au choix de leurs représentants. Ils ont raison.