La situation politique qui prévaut dans le pays est en train de dégager un processus dont la nuance est en train de se faire à petits pas. Le Mouvement populaire du 22 février 2019 ne cesse de livrer ses secrets, depuis le sursaut populaire et l'élan salvateur, les choses prennent maintenant une dimension des plus kafkaïennes et disparates à la fois. Le contexte politique actuel tend à prendre l'allure d'une polarisation sur fond de luttes idéologiques qui ne disent pas leur nom. C'est ce qui arrive aux adeptes de la Plate-forme de l'alternative démocratique (PAD) et ceux qui essayent d'attendre et de rester aux aguets dans la perspective de se resituer et se repositionner à nouveau sur l'échiquier politique. Les contradictions commencent à prendre forme, les discours se font de plus en plus exprimer avec «démarcation» vis-à-vis de l'évolution politique en cours. Les enjeux se manifestent sur la base de la situation politique dans sa globalité et dans son interaction par rapport à ce qui se passe au niveau local, régional et international. L'enjeu de l'islamisme comme élément de déstabilisation des Etats nationaux est aussi l'un des éléments qui participent dans la cristallisation de certaines approches qui étaient dans un passé récent hermétiques à la réalité dans son expression objective et contradictoire à la fois. Lesdites approches étaient sous l'influence des prismes imposés par la doxa et ses atermoiements déterminés par une conjoncture sans que cela ne soit traduit par une appréciation obéissant aux fondements philosophiques et idéologiques propres à une mouvance qui est censée avoir ses propres notions et concepts quant à la démarcation par rapport à l'enjeu et les risques mêmes d'une compromission qui sabordera les principes de son identité politique et son existence idéologique en soi. La dernière déclaration du porte-parole du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Gherasse, sonne comme un mea culpa sans pour autant en assumer la totale déconfiture quant à l'analyse faite sur la situation politique en général et la nébuleuse islamiste en particulier. Le porte-parole du MDS est revenu sur la question de la transition démocratique en l'abordant cette fois-ci sous un autre angle, à savoir celui de la sauvegarde de la souveraineté nationale. Dans ce sens, et c'est pour la première fois que le MDS depuis l'irruption du Mouvement populaire du 22 février sur la scène politique nationale apporte une démarche qui sort de l'«archétype» qui a été usité depuis 16 mois en se focalisant sur une transition démocratique. Le porte-parole du MDS qui s'est présenté comme candidat à la présidentielle de l'ère de Bouteflika au moment où les Algériens et les Algériennes scandaient et clamaient leur rejet du cinquième mandat, a exprimé vertement sa position par rapport au contexte nouveau qui vient de surgir dans le pays avec la résurgence du discours islamiste radical et aux antipodes de la démarche de ceux qui prêchent un changement démocratique et social dans le cadre de la sauvegarde de la souveraineté nationale et la pérennité de l'Etat et de ses institutions. Cette avancée dans le discours affiché par le MDS doit être corroborée par une approche qui fera en sorte que le PAD doive sortir de cette vision étriquée d'une démocratie boiteuse et qui risque de sacrifier le principe démocratique et le projet de société en tant que mouvance sur l'autel d'une démarche dont les tenants et les aboutissants mèneront mordicus vers le sabordage et la remise en selle des fondements de la démocratie, de la tolérance et de la pluralité politique. Le temps presse, les enjeux aussi imposent leurs desiderata dont l'échiquier pourrait être néfaste pour le pôle démocratique et son approche séculière et moderniste.