Les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) ont affiché une attitude qui fait exprimer une lecture aux antipodes de l'approche démocratique telle qu'elle s'affirme en termes de doctrine et de modus operandi. La dernière réunion qui s'est caractérisée par l'absence du Front des forces socialistes (FFS) pour une raison endogène et exogène à la fois, s'est distinguée par une prise de position via un communiqué qui en dit long sur la déroute du PAD et ce qui reste comme formations politiques qui le constituent. Dans ce sens, les représentants de ce microcosme ont souligné que «le PAD est ouvert à toutes les forces politiques, de la société´ civile et aux personnalités qui sont convaincues que l'instauration de la démocratie avec son contenu politique et social passe par la rupture avec le système et l'exercice de la souveraineté´ du peuple pour mettre en place les institutions de son choix. Ce n'est qu'avec la rupture totale avec le système illégitime et corrompu que l'Algérie pourra renouer avec le développement et la justice sociale», ont-ils attesté. Cet appel est caractérisé par une vision étriquée de l'approche démocratique et la conception du front propre à la mouvance démocratique. Appeler toutes les forces politiques sans ambages et sans distinction, cela prouve que le PAD porte mal son nom, et il essaye de plaire à tout le monde y compris aux islamistes et les conservateurs de l'autre bord politique. La sémantique du PAD est très éclectique, une manière de faire dans la confusion et la diversion politique. La mouvance démocratique fait face à un véritable squat de son patrimoine politique dont les éléments fondateurs sont connus par tous en matière de démarcation politique, idéologique et doctrinale. Le PAD n'a pas soulevé la problématique de la séparation du politique et du religieux, cette démarche qui est celle de la mouvance démocratique et sa tradition de lutte au plan concret à travers des actions sur le terrain depuis sa genèse et sur le plan du discours qui détermine la trame de fond et la matrice de cette mouvance. Cette lecture, voire cette position qui s'inscrit en porte-à-faux par rapport à la vision stratégique et traditionnelle, va contribuer drastiquement à l'éclatement de ce conglomérat d'une manière spectaculaire. La saignée a commencé déjà par une dose homéopathique, le Parti pour la démocratie et la laïcité (PLD) a exprimé vertement sa position quant à la démarche prônée par une grande partie des membres de ce pacte. Dans ce registre, le porte-parole du PLD, Moulay Idriss Chentouf n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour signifier que «le Parti pour la laïcité et la démocratie l'a compris à la dernière réunion à laquelle il avait participé, c'est la raison pour laquelle il s'est retiré de cette structure dès le refus des forces qui composaient le PAD, de mentionner la séparation du politique et du religieux dans la déclaration à l'occasion du 65ème anniversaire du 1er novembre 1954. Le PLD a confirmé son retrait définitif du PAD au lendemain de ses assises du 25 janvier dernier», a-t-il martelé. Le principe démocratique ne se conçoit pas comme un piédestal pour un électoralisme dont les tenants et les aboutissants pourraient se constituer comme apanage des forces islamistes et obscurantistes. C'est dire que l'enjeu de la démocratie est devenu une espèce d'expression qui rime avec une démarche hybride dont la rupture avec la pensée archaïque et rétrograde incarnée par l'alliance islamo-conservatrice peine à se faire ou n'arrive pas à assumer le processus historique en cours qui a trait à un changement qui doit se faire sur la base d'une démarcation qui ne souffre d'aucun opportunisme ni de tergiversations et atermoiements d'ordre politique. Le FFS semble de ne plus revenir dans le giron d'un PAD où tous les énoncés et prismes s'entremêlent sans nuance ni démarcation claire et limpide sur les questions cruciales et substantielles relevant des choix doctrinaux tels que la démocratie comme élément qui s'appuie sur un aggiornamento reflétant ses propres convictions à sa démarche. Le PAD veut verser dans l'approche du «ninisme» développé par un courant qui jouait sur toutes les cordes durant les années 90, mais qui au demeurant, n'a fait que baliser le terrain à la nébuleuse islamiste et lui donner des arguments politiques en sabordant le principe d'une démarche démocratique moderne et citoyenne.