Quelques poèmes inspirés par un état d'âme romantique, un conte populaire et un récit vécu... Une trilogie qui a finalement abouti sur une oeuvre La bougie de l'espoir que nous présente Mme Nedjima Touati, comme si pour marquer la Journée internationale de la femme, elle a eu ce geste symbolique envers toutes celles qui ont quelque chose à raconter mais qui se taisent... Pourquoi...? «Souvent, nous dit-elle, c'est l'hésitation et la peur.... On ne connaît pas encore bien les rouages de l'écriture féminine en Algérie... L'édition, chez nous, est un domaine obscur... et pour une femme c'est encore pire...» Et pourtant, Nedjima a eu le courage de tenter l'expérience... Quelques poèmes inspirés par un état d'âme romantique, un conte populaire et un récit vécu... Un fond un peu branlant... les récits ne manquent pas de fautes de syntaxe et d'expression, mais l'expérience en valait la peine. Nedjima est marquée par la guerre de Libération... Elle est née en 1948... donc avait vécu intégralement la révolution de Novembre, et se rappelle encore l'arrestation de son père qui cachait des armes chez eux, et tous ces valeureux maquisards qu'elle a pu rencontrer un jour au bled, et parmi eux, les martyrs Larbi Touati et Amar Bounoider... Comment l'idée d'écrire lui est-elle venue.... «C'est bien simple, j'ai toujours aimé écrire, mais une fois mariée et mère de famille, je n'avais plus le temps de penser à ma passion... Ces dernières années je redécouvre l'écriture et les sillages de ses expressions... Cela revient comme çà un jour où vous ne vous y attendiez pas... Un coucher de soleil, une mer bleue, un sourire suffisent parfois à relancer ce qui somnolait en vous. C'est comme cela qu'un jour les choses ont évolué. Je me suis remise à l'écriture. J'écris selon l'inspiration du moment, poésie, textes, essais, nouvelles.... Je ne rate pas... je participe autant que je peux à des manifestations culturelles, comme le Festival de poésie qui se tenait traditionnellement à Béjaïa, les manifestations féminines, les expositions. Cela me permet de donner libre cours à ma passion, d'affronter un autre monde, un monde plein d'activités, de recherches, de lectures... je côtoie aussi des hommes de lettres, des femmes écrivains... Vous comprenez, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Et c'est comme cela que l'idée d'éditer quelque chose un jour, commença à faire son chemin...» Pour marquer davantage son sens du devoir envers les autres femmes, Mme Touati a programmé la veille du 8 Mars, une vente-dédicace de La bougie de l'espoir au niveau du Théâtre régional de Béjaïa. Une autre expérience qui, lui permettra de tester l'intérêt des lecteurs envers son oeuvre... «Je suis quand même contente d'être là, nous dit-elle avec un sourire. Même si mon oeuvre n'est pas encore connue, je constate que la femme n'est pas indifférente à l'écriture féminine... d'ailleurs plusieurs associations m'ont déjà contactée pour des conférences ou des après-midi littéraires. Ça m'encourage à aller de l'avant et à penser à d'autres éditions...» Pour en revenir à la poésie, l'auteur égrène la prose des verbes: Avant j'étais une princesse. Entre le soleil et la mer, je racontais l'histoire de la rose, et l'étoile du berger..... Des titres poétiques, pour des vers, dont la métaphore n'a d'égal qu'un moment d'inspiration... Une amitié commence avec un goût de miel Deux étoiles brillent dans le ciel Chaque pensée s'envole avec l'hirondelle Quand la mer joue avec le soleil La vie est un mirage Un coeur d'attache qui nous lie au passage L'amour brûle tout nuage... Dans son récit Les vacances, l'auteur revient sur les moudjahidine et leur courage. Elle connaîtra un passage qui la marquera à jamais... «D'une sacoche, un des soldats retira une photo. Sur la photo, de jeunes femmes en blouses blanches étaient alignées, un fusil à la main... Elles étaient jeunes. Je devinais qu'elles vivaient avec eux dans les montagnes...» Dans un autre passage elle citera: «Nedjima me dit un des hommes... Voici de petits présents que tu pourras offrir à tes copines...» Je découvris alors notre drapeau, les couleurs de notre patrie... C'est donc un hommage vivant que rendra Nedjima Touati à tous nos valeureux combattants. Et c'est les larmes aux yeux, qu'elle nous parlera des femmes qui ont sacrifié leur vie pour que vive l'Algérie, libre et indépendante... «Je suis heureuse de constater que nos filles, aujourd'hui, sont instruites, et savent quel chemin leur est le plus indiqué... Nous sommes quelque part sorties d'une époque où la femme n'avait même pas le droit de parler... Certes, un long chemin s'étale encore devant nous...mais les débuts sont bien prometteurs...» Parlant de la femme écrivain, elle insistera: «Nous devrons encourager l'écriture féminine. Que peuvent raconter nos femmes? Des tas de choses... des souvenirs, des récits véridiques et émouvants. La femme cache tant de trésors en elle...» Nous n'avons plus qu'à souhaiter un bon courage et une bonne continuation à Mme Nedjima Touati, en attendant de lire prochainement d'autres ouvrages de sa plume fertile...