La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a affirmé mardi dernier à Annaba que la récupération du masque de Gorgone, volé en 1996 et retrouvé en Tunisie, constitue «une valorisation des efforts consentis par le secteur de la culture pour préserver le patrimoine archéologique diversifié dont recèle l'Algérie». Et de souligner lors de sa visite du musée d'Hippone, accompagnée par le ministre délégué chargé de la Réforme hospitalière Ismail Mesbah : «Le masque de Gorgone, pièce archéologique en marbre blanc qui date de l'époque romaine, pesant 350 kg et récupéré par l'Algérie en 2014, est resté au Musée national des antiquités d'Alger et a été remis depuis quelques jours au musée d'Hippone à Annaba». Mettant en avant les efforts déployés par les services de sécurité et des Douanes algériennes dans la lutte contre la contrebande et le vol des pièces archéologiques, Mme Bendouda a estimé que la récupération de cette oeuvre archéologique permettra «de redynamiser le site archéologique d'Hippone au double plan touristique et culturel.» Investissement économique Pour info, ce chef-d'oeuvre archéologique avait été découvert en 1930 au site archéologique d‘Hippone (la ville romaine), a-t-on rappelé. La ministre a également relevé que ce potentiel archéologique est en mesure «d'ouvrir des perspectives d'investissements dans le cadre de start- up innovantes pour relancer le tourisme culturel à travers, notamment la création de circuits devant mettre en avant l'antique site d'Hippone, son histoire, sa valeur culturelle, historique et archéologique». Dans ce cadre, elle a insisté à encourager les jeunes à investir dans le domaine d'innovation avec des visites d'exploration virtuelles se basant sur la technique (trois dimensions 3D) pour inciter les citoyens à venir découvrir ces sites et créer un dynamisme de développement local. La ministre de la Culture et des Arts et le ministre délégué chargé de la Réforme hospitalière poursuivront la visite dans la wilaya d'Annaba en se rendant à l'annexe de l'école des beaux arts de la commune d'El Bouni, avant d'assister au siège de la wilaya à une rencontre avec les représentants de la société civile dont des représentants d'associations versées dans le domaine culturel. À cette occasion, il a été procédé à la remise de «passeports culturels» au profit de staffs médicaux activant dans la lutte contre le coronavirus. Sites archéologiques et valorisation Toujours, dans le cadre du patrimoine archéologique, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda a indiqué en outre, mercredi dernier, à Annaba, que les sites archéologiques et les espaces culturels protégés constituent «un actif précieux à valoriser pour devenir des sites d'attractions créateurs de richesse et contribuant au développement de l'économie alternative». La création d'activités revalorisantes en rapport direct avec la nature de ces sites et leurs dimensions civilisationnelles «contribuera à une redynamisation permettant de transformer ces sites en pôles d'activités commerciales et de services créateurs de richesses», a précisé la ministre dans une conférence de presse en marge d'une visite de travail de deux jours dans cette wilaya. Par ailleurs, la ministre qui a fait part de la stratégie adoptée par son secteur pour la relance de la vie culturelle, a affirmé que tout l'accompagnement nécessaire sera assuré aux porteurs de projets et d'initiatives. Dans ce sens, elle a rappelé que le projet «théâtre de poche» constitue pour les porteurs d'initiatives provenant de la volonté des jeunes talents une «véritable opportunité pour les petits investissements permettant d'exploiter les espaces vacants pour créer l'ambiance culturelle à travers les quartiers». La ministre de la Culture et des Arts s'est rendue au cours du deuxième jour de sa visite à Annaba au théâtre romain du site archéologique Hippone où elle a insisté sur l'importance de son aménagement à travers des campagnes de nettoiement impliquant les Scouts musulmans algériens SMA et les associations à caractère culturel. Elle a également visité la mosquée Abi Marouane située dans vieille ville de Annaba où elle a proposé la préservation des manuscrits historiques existant dans ce monument religieux et culturel remontant à plus de 4 siècles, en usant des moyens technologiques de numérisation.