Suite aux tremblements de terre qui ont eu lieu dans les wilayas d'Oran et Béjaïa, le week-end dernier, un vrai mouvement de panique s'est installé dans ces deux régions, régulièrement ébranlées par des secousses d'une intensité plus au moins forte. En effet, depuis le début de juin jusqu'à la fin de juillet, cinq secousses ont frappé la wilaya de Béjaïa et deux autres la wilaya d'Oran. D'intensité moyenne, ces secousses ont été fortement ressenties par les citoyens au point de faire craindre le pire. 4.2 et 3.3 sont les degrés enregistrés sur l'échelle ouverte de Richter par le Centre algérien de recherche en astronomie et astrophysique (Craag) et sont à l'origine de la psychose que vivent les citoyens de ces localités. Le premier a été ressenti jeudi à 18 heures par les Oranais, dont l'épicentre a été localisé à 30 km au nord-ouest d'Oran, en mer, faisant craindre aux citoyens de voir surgir un tsunami. Quant au second, c'est à Béjaïa, qu'il a été fortement ressenti, vendredi, en raison de sa forte intensité et son épicentre a été localisé à 3 km au nord-est de Kherrata, selon le Craag. Ce dernier centre, interrogé par nos soins, lors d'un entretien téléphonique, a indiqué que ces secousses entrent dans un cadre «normal» de l'activité sismique du pays et n'est nullement annonciateur d'une éventuelle catastrophe comme certains le prédisent. «C'est une activité sismique tout à fait normale, on enregistre une cinquantaine de microsecousses par mois, comme celle de Béjaïa», a déclaré Abdelkrim Yellès, directeur de recherche et directeur du Craag. Plus rassurant encore, M.Yellès a ajouté que «c'est un fait avéré au niveau du Nord, c'est une activité sismique normale» ajoutant, «surtout si on compare aux pays asiatiques comme la Chine, l'Inde et le Japon». Par ailleurs, et quant à la question de l'existence de régions plus exposées que d'autres, M.Yellès a répliqué que, «tout le nord de l'Algérie est exposé à une activité sismique et il n'y a pas de régions privilégiées». Il n'y a donc rien de grave, c'est la terre qui respire en quelque sorte. Il convient ici de rappeler que la wilaya d'Alger et plus précisément Boumerdès, mais aussi Chlef, Batna et Mila ont, elles aussi, été ébranlées par des secousses, ces derniers mois, éloignant ainsi cette hypothèse. Il a aussi précisé que la secousse ressentie à Oran n'est, en réalité, qu'une réplique au tremblement de terre qui a eu lieu le 6 juin dernier et dont la magnitude était relevée de 5,5 degrés sur l'échelle de Richter. Abordant la question redondante de la prévision des tremblements de terre, le directeur et chercheur a, encore une fois, mis en garde contre ces professions hasardeuses indiquant que, «on ne peut pas prévoir, c'est un fait avéré, si ce n'est s'aventurer dans un domaine dangereux et qu'on ne maîtrise pas».