Est-il besoin de faire le portrait de Hamid Oussedik, tant l'homme a marqué le sport de son empreinte? Les anciens y verront comme une sorte d'offense. Les jeunes auront une information sur un modèle qu'ils n'ont pas eu la chance de connaître. Mais bon, il n'est jamais trop tard pour bien faire, pour bien montrer, pour bien honorer. Hamid Oussedik a tout juste la soixantaine, dynamique et toujours ses qualités d'orateur et de tribun qui peuvent vous faire retourner un auditoire. Non pas en le fascinant, mais en l'entraînant avec des arguments qui font appel à la raison, cette raison qui fait souvent défaut au monde du sport où la passion l'emporte sur tout. On en voit les conséquences: zéro sur toute la ligne. Du temps où Hamid était secrétaire général du MJS, il était le véritable théoricien du sport, pas un ergoteur creux, mais un philosophe, un homme d'action, et un homme de parole. Si la réforme de 1989 a pu aboutir en permettant de démocratiser le mouvement sportif, c'est en partie grâce à Hamid Oussedik qu'elle le doit. Si notre sport se portait bien, s'il n'y avait pas des débats au ras des pâquerettes, c'est à Hamid Oussedik qu'elle le doit. Homme de consensus et de dialogue, il savait mettre à la même table l'alpha et l'oméga de notre sport. Et mieux encore, véritable tour de magie, les réconcilier autour des mêmes valeurs. Valeur, le mot est lâché, ne le lâchons plus : qui peut se targuer, aujourd'hui, dans le sport, d'avoir des valeurs qui servent le sport national? Il y a une autre valeur aujourd'hui, c'est celle de l'argent. Aux principes éthiques ont succédé ceux sonnants et trébuchants de la valeur monétaire. A d'autres temps, d'autre moeurs. Mais enfin, il nous reste Hamid Oussedik qui a su donner l'exemple parfait de ce que peut être un cadre algérien de haut niveau à l'Unesco. Mais enfin, il y a cet exemple qui montre que la qualité existe, que la qualité est toujours là, il suffit de la chercher loin des polémiques stériles, loin des empoignades et des anathèmes. Elle est là la compétence. Mais elle demande de la hauteur pour la voir. Levez vos yeux! Comme ça, c'est bien. Vous verrez Oussedik. En le voyant, vous serez un peu plus fier de ce sport qui bat de l'aile. Vous direz: tout n'est pas perdu puisqu'il y a encore des hommes dans le sport national. Oui, tout n'est pas perdu. Il suffit d'ouvrir grand les fenêtres de l'espoir et de respirer un bon coup. Dans une main un projet, dans l'autre une vision. Hamid es-tu là?