Prés de 7 millions d'hypertendus, 2 millions de diabétiques et 5 millions de tabagiques sont recensés. Les maladies chroniques constituent un véritable problème de santé publique si on sait qu'un quart de la population algérienne souffre de ces pathologies, notamment la tension artérielle, le diabète et les maladies cardiovasculaires, rapporte l'APS. Le Pr. Mansouri Brouri, chef de service de médecine interne à l'hôpital Birtraria, a indiqué, jeudi, lors du symposium sur la protection du cerveau, du rein et du coeur, que les maladies non transmissibles ou chroniques «ont progressé de façon alarmante ces dernières années». Il est ainsi recensé entre 6 à 7 millions d'hypertendus, deux millions de diabétiques et cinq millions de tabagiques en Algérie, a-t-il ajouté. Dans le même cadre, une étude de la Société algérienne d'hypertension artérielle (Saha) révèle que la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) est de 26% en Algérie et constitue le troisième facteur de mortalité dans le pays. Connue dans le passé comme la maladie des personnes âgées (de plus de 60 ans), elle touche actuellement de plus en plus de jeunes et affecte surtout la tranche d'âge 18-35 ans. La maladie est d'autant plus grave que les patients à risques sont rarement diagnostiqués précocement, relève le Pr. Brouri. Selon les spécialistes en la matière, 50% des cas ignorent qu'ils sont hypertendus et seulement 6% de la population hypertendue est prise en charge selon les normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). A souligner que les populations les plus touchées par l'HTA sont celles issues des régions du sud-est et sud-ouest ainsi que celles de l'ouest du pays. La capitale, quant à elle, comptabilise quelque 6000 hypertendus. Ainsi donc, la situation est plus alarmante que jamais et ces chiffres effarants attestent de la gravité que prennent ces maladies. «Avoir sept millions d'hypertendus pour une population estimée à 32 millions, nécessite une véritable stratégie de prévention et de prise en charge des patients susceptible de freiner un tant soit peu les facteurs à risques», a-t-il considéré. Dans le cadre de la prévention de ces maladies dont le poids socio-économique, a-t-il noté, est très lourd à payer, le Pr Brouri a recommandé de lutter contre la sédentarité, en privilégiant l'exercice physique et une alimentation riche en légumes et en fruits. «Une mauvaise santé prolongée peut être évitée. Vivre plus longtemps et mieux est possible, les moyens existent», a assuré en conclusion le Pr. Brouri. De son côté, le Pr Issad, chef de service de cardiologie au CHU de Beni Messous, a déploré l'insuffisance, «voire l'inexistence de structures sanitaires capables de prendre en charge les patients atteint de l'HTA». «Aucun service sanitaire n'en veut, car aucun d'eux n'est armé pour recevoir ce type de patients», a-t-il dit. Le patient, pour sa part, déprime en se voyant perdre l'autonomie physique (paralysie partielle ou totale), et l'équilibre familial étant souvent abandonné par sa famille, a-t-il ajouté.