Le sac, contenant sept blocs de 5 kilos chacun, était accroché par une corde au-dessous de la pirogue. trente-cinq kilos de cannabis. C'est la quantité de kif traité découverte jeudi dernier par deux « pêcheurs amateurs», voguant à bord d'un chalutier à quelque 2 km de la côte ouest d'Alger. Aussitôt alertés, les gendarmes relevant de la brigade de Sidi Fredj se sont déplacés au niveau du port de cette localité pour la mise sous scellés de cette marchandise. «Une fois que les deux pêcheurs nous ont informés - par le moyen de téléphone mobile - de la découverte d'un sac bleuâtre flottant dans les limites de nos eaux territoriales, nous leur avons ordonné de le ramener pour vérifier son contenu», nous a indiqué hier le sergent-chef de la brigade de gendarmerie de Sidi Fredj. Ce dernier ajoutera que le traitement de cette affaire de trafic de drogue en provenance du Maroc assurément et à destination, laissera-t-il entendre, des côtes ibériques, a permis de lever le voile sur un nouveau procédé usité par les contrebandiers chargés d'assurer le transit de ce stupéfiant via les circuits maritimes. En effet, les trente-cinq kilos de kif désormais saisis et objet d'une enquête ouverte, étaient transportés non pas à bord de chaloupes, mais sous les pirogues que conduisent les trafiquants. Le sac de couleur bleue aperçu par les deux pêcheurs était étanche. Ceci pour la simple et bonne raison qu'il était accroché par le moyen d'une corde au-dessous de la pirogue que conduisaient les trafiquants. Cette ficelle a dû se détacher sans que les propriétaires de la marchandise ne se rendent compte. Le sac a glissé en profondeur avant de remonter à la surface. La marchandise était imbibée d'huile de poisson dans le but de «noyer» l'odeur de la drogue et échapper ainsi aux chiens renifleurs de la gendarmerie. «Ce nouveau procédé désormais mis à nu par nos services nous permettra dorénavant de développer nos moyens de lutte pour appréhender les fournisseurs de drogue qui sont nombreux à transiter par Sidi Fredj», notera l'officier de la gendarmerie. Il mettra en exergue le fait que le port de cette localité est considéré inexorablement comme une zone de transit du kif. Quoique la dernière prise des gendarmes, estimée à 25 kg de kif traité, trouvée au bord de la plage, remonte à 1999. D'autre part, notre interlocuteur nous fera savoir que si les trafiquants de drogue ont eu recours à la mer pour le transfert de ce stupéfiant, cela s'explique, dira-t-il, par le renforcement des moyens de contrôle des axes routiers, en particulier ceux de l'ouest du pays. Notons enfin que la valeur de la marchandise saisie est estimée à plus de 300 millions de centimes.