Les pourparlers réunissant des parlementaires des deux camps rivaux libyens -le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans l'Ouest, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l'Est- ont débouché jeudi sur un accord global sur les institutions régaliennes, selon un communiqué final. L'accord conclu sous l'impulsion du Maroc par les délégations du Haut Conseil d'Etat libyen (ouest) et du Parlement de Tobrouk (est) concerne «les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté», indiquent les deux parties dans un communiqué conjoint. Ces dernières ont convenu de poursuivre leur échange durant la dernière semaine de septembre pour finaliser des mécanismes «garantissant l'application et l'activation de cet accord», selon le texte lu par Idriss Omrane de la Chambre des représentants libyenne. Lundi, Abdessalam Al-Safraoui, qui préside la délégation du Haut Conseil d'Etat, avait fait savoir que «le dialogue s'était concentré sur les nominations à faire à la tête des institutions régaliennes» du pays. Les postes de directeur de la Banque centrale, de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et de chef des armées sont ceux qui divisent le plus les deux camps, selon des médias libyens. Depuis 2015, le GNA, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, et le camp du maréchal Khalifa Haftar se disputent le pouvoir. Un conflit meurtrier a éclaté en avril 2019 lorsque les forces de Haftar ont lancé une offensive visant à prendre Tripoli. Les deux parties ont annoncé le 22 août, séparément, un cessez-le-feu et des élections dans ce pays, meurtri par les violences depuis 2011. Des «concertations» interlibyennes se sont parallèlement déroulées à Montreux, en Suisse, du 7 au 9 septembre, en présence de l'émissaire par intérim de l'ONU en Libye, Stephanie Williams, selon un communiqué publié sur le site de la mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) qui s ‘est félicitée des progrès obtenus et envisage la reprise prochaine du dialogue politique interlibyen. Les parties libyennes présentes à Montreux ont décidé de tenir des «élections présidentielle et parlementaires à la fin d'une période de 18 mois sur la base d'un cadre constitutionnel convenu», une fois un nouveau Conseil présidentiel et un nouveau gouvernement d'unité nationale formés, selon la même source. «Se basant sur ces concertations et celles en cours au Maroc», la Manul se prépare à «entamer les démarches nécessaires pour la reprise du dialogue politique libyen», selon la même source. Les pourparlers libyens organisés au Maroc ont repris à huis-clos jeudi à Bouznika, au sud de la capitale Rabat, après trois jours d'échange et un jour de pause. La déclaration finale précise que ce dialogue s'inscrit dans le cadre de l'accord politique libyen conclu en 2015 à Skhirat, au Maroc, en vertu duquel avait été créé le GNA. Soulignant «l'atmosphère amicale» de leurs échanges. Mardi, après trois jours d'échange, les représentants du Haut Conseil d'Etat libyen (ouest) et du Parlement de Tobrouk (est) avaient affirmé dans une déclaration conjointe avoir débouché sur d'»importants compromis», ouvrant la voie à un processus de règlement politique global pour mettre fin à des années de chaos. Après un jour de pause, ce «dialogue libyen» sous l'impulsion du Maroc a repris à huis clos dans le complexe hôtelier de Bouznika, au sud de la capitale Rabat. Les compromis conclus incluent notamment l'établissement de normes claires pour éradiquer la corruption et la dilapidation des fonds publics et mettre fin à l'état de division institutionnelle», selon la déclaration conjointe. La ville balnéaire de Bouznika, où se tiennent les discussions est très proche de Skhirat, la bourgade qui a donné son nom à l'accord de règlement politique signé en décembre 2015 sous l'égide de l'ONU et en vertu duquel a été créé le GNA.