Sauf retournement de situation extraordinaire, les parties libyennes sont sur le point de conclure un accord prometteur au vu de leur entente sur la refondation du Conseil présidentiel. Il ne resterait maintenant que la désignation des responsables la semaine prochaine. Réunis depuis mardi dernier en Tunisie sous l'égide du nouvel envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, les représentants des différentes autorités libyennes ont réalisé d'importants progrès dans leurs discussions, dont un accord sur la refondation du Conseil présidentiel. Ainsi, les deux camps rivaux ont réalisé des avancées pour l'amendement de l'accord de Skhirat signé à la fin de l'année 2015 au Maroc, qui demeure inapplicable en raison de l'opposition de certaines parties, particulièrement le maréchal Khalifa Haftar. "Après une semaine de travail commun (...), nous sommes arrivés à des consensus sur un nombre de points importants qui doivent être amendés pour que cet accord (de Skhirat) corresponde aux développements de la situation en Libye", a déclaré l'émissaire onusien. Selon le député libyen Mohamed Lino, les représentants des deux organes ont convenu de faire un distinguo entre le Conseil présidentiel et le Gouvernement d'union nationale (GNA), réduisant la composition de ce conseil à seulement un président et deux vice-présidents. La même source a précisé que "l'accord ne sera définitif qu'après avoir été officiellement approuvé par le Parlement basé à Tobrouk dans l'est de la Libye". Mohamed Lino a souligné que deux points restent désormais à régler. Il s'agit de la nomination des membres du Conseil présidentiel et de la désignation du commandant suprême de l'armée libyenne. Pour Moussa Fraj, représentant du Haut Conseil de l'Etat, un organe législatif siégeant à Tripoli, "l'ambiance était positive, sérieuse et franche. Nous voulons des amendements qui ouvrent la voie à la formation des instances d'un Etat actif et capable de diriger cette étape de l'histoire de la Libye". Quant à Abdessalem Nssya, un représentant du Parlement libyen loyal aux autorités de l'est du pays, les discussions de Tunis ont abouti à "des compromis très importants pour réformer le pouvoir exécutif", sans toutefois donner de détails. Rappelons que la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a parrainé depuis le 26 septembre dernier ce dialogue inter-libyen à Tunis entre les représentants des différentes factions politiques afin d'amender l'accord de Skhirat. Ce document, dont certains articles ont été également rejetés par le Parlement de Tobrouk, notamment l'article 8 qui stipule que tous les hauts responsables de l'armée et des forces de sécurité doivent être nommés par le Conseil présidentiel et que le président dudit conseil est le commandant suprême des forces armées. Ce Parlement et le maréchal Khalifa Haftar ont demandé que cette responsabilité de chef suprême de l'armée soit confiée au Parlement, laissant à celui-ci la tâche de nommer les hauts responsables des forces de sécurité. Ces points devront être réglés à la reprise des négociations, qui est prévue pour la semaine prochaine.