Le débat sur la révision de la Constitutions, bat son plein au niveau des deux chambres parlementaires, où les questions les plus complexes sont passées au crible. Notamment celles en relation avec la vie politique et les dispositions qui vont lui conférer un aspect qui se distingue des pratiques du passé. Dans ce sens, Belkacem Zeghmati ministre de la Justice, garde des Sceaux, après un long exposé sur les missions de l'Armée nationale populaire, a tenu à préciser que «la participation et l'implication des jeunes dans la vie politique du pays était inévitable. La Constitution garantit la liberté de croyance pour tous ceux qui respectent la loi». Dans le détail, et mettant en avant les nouveautés qui figurent dans cette mouture finale de la revison, Zeghmati était revenu sur les missions du Premier ministre ou du chef du gouvernement, pour expliquer devant les membres de la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l'Assemblée populaire nationale que «le projet de révision constitutionnelle n'a apporté aucune distinction entre les prérogatives du chef de gouvernement et celles du Premier ministre. C'est la première fois où la Constitution algérienne recourt à ce binôme». Une nouveauté du texte final de la Loi fondamentale du pays, qui vient introduire de nouvelles pratiques politiques, à travers l'article103 qui stipule que «le gouvernement est dirigé par un Premier ministre lorsqu'il résulte des élections législatives une majorité présidentielle. Le gouvernement est dirigé par un chef du gouvernement lorsqu'il résulte des élections législatives une majorité parlementaire La différence entre ces deux concepts sera déterminée par les résultats des élections législatives qui consacreraient le poste de chef de gouvernement lorsqu'il résulte de ces élections une majorité parlementaire, et celui de Premier ministre en cas de majorité présidentielle». Une distinction qui n'avait pas une réelle existence dans l'exercice de la politique sous l'ancien régime, où les Premiers ministres obéissaient plus à une allégeance issue d'alliance et de coalition, qui ne pouvait être qu'au service du pouvoir en place, autrement dit du président de la République. C'est précisément à ce niveau que s'articuleront les bases d'une nouvelle vie politique, à même d'acter une réelle rupture avec la gouvernance opaque et en totale déphasage avec les attentes de la société et de conférer à toutes les forces vives et intègres du pays de participer à l'édification d'une scène politique.