La méthode utilise un matériel moderne, mais la pratique est ancestrale dans la région de Kabylie. Une initiative louable des services de la commune de Tademaït spécialement ceux de l'Office national de l'assainissement (ONA) vient remettre au goût du jour une tradition qui tend à disparaître année après année. Le nettoyage des voies réservées aux eaux de pluie a toujours été au programme des populations dès la mi-août. Des volontariats dans tous les villages pour effectuer ces travaux et permettre aux eaux des premières pluies d'automne de couler sans faire de dégâts. C'est ainsi que, pour prévenir les inondations, les services de l'ONA de la commune de Tademaït, une vingtaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou ont effectué ces travaux, mais en utilisant des moyens modernes. Les agents de cette entreprise communale sont intervenus sur le terrain en utilisant l'endoscope de canalisation pour une inspection précise et détaillée des réseaux d'assainissement. La technique est utilisée pour désengorger les canalisations bouchées par la pression, mais là c'est pour ouvrir les voies aux pluies diluviennes qui tombent en cette période d'automne. En fait, cette technique est appelée à être généralisée à travers toutes les communes. Prévenir les intempéries a toujours fait partie du quotidien des populations de la région. Les années et les siècles ont forgé l'expérience des villageois qui savent qu'à chaque même période, les intempéries peuvent causer des dégâts. En ces fins de mois d'août et de septembre, les pluies sont très fortes. Préparer les voies pour leur écoulement est primordial pour qu'elles ne débordent pas. D'ailleurs, ces dernières années, on constate que les inondations sont fréquentes à travers les communes, essentiellement les centres urbains. Dans les villages, la pratique est encore gardée même faiblement. Dans les chefs-lieux, les fortes précipitations engendrent toujours des inondations. Mais malheureusement, jusqu'à aujourd'hui, les services des mairies ne semblent pas prendre exemple des anciens qui ont toujours su prévenir ces catastrophes. Pourtant, c'est simple. Au lieu d'intervenir après les inondations pour ouvrir les voies, il faut le faire avant l'arrivée des pluies. Les dernières pluies tombées ont ainsi provoqué des inondations dans plusieurs centres urbains comme Tigzirt. Cette ville qui connaît ce phénomène depuis des décennies se retrouve en proie aux eaux pluviales diluviennes qui tombent en cette même période de l'année. Et chaque année, la ville se retrouve inondée. Une fois la catastrophe passée, les gens se rendent compte que c'est dû aux canalisations et avaloirs bouchés. Leur nettoyage avant les pluies peut épargner à la ville cette peine. Enfin, l'initiative prise dans la commune de Tademaït peut servir d'exemple pour les autres communes où les interventions auront lieu avant les pluies au lieu de rester jusqu'à leur passage. Le train de la modernité démarre du passé en passant par le présent, mais là les élus ont essayé de le prendre en marche, d'où l'échec.