Le rêve d'un changement intrinsèque et propre à la dynamique populaire comme c'était le cas au début du Mouvement populaire de 22 février, semble s'estomper à cause des manipulations et des récupérations qui ont voulu squatter l'élan populaire après des mois d'une symbiose inédite dans l'histoire de l'Algérie depuis son indépendance. Le changement correspondait à une logique qui faisait drainer derrière elle des pans entiers de la société dans la perspective de déboulonner le régime honni et grabataire. L'objectif de ce processus se voulait algéro-algérien et loin de toute implication d'outre-mer dont les officines et les nébuleuses attendaient aux aguets l'opportunité pour dévier l'élan populaire des Algériens et des Algériennes dans la perspective de changer sereinement et pacifiquement le statu quo et remettre de fond en comble l'ordre établi d'une oligarchie qui a saigné à blanc le pays et ses ressources financières et naturelles. L'enjeu qui se voulait comme un processus de réforme structurelle de toutes les institutions de l'Etat, a pris une autre tournure par les apprentis sorciers et les sbires des organismes étrangers qui voulaient plonger le pays dans leur spirale «printaniste» et ses conséquences néfastes sur l'Etat national et sa souveraineté. Le Mouvement populaire qui a été l'oeuvre de tout un peuple avide de liberté et hostile à toute forme de dictature et prédation, a été détourné par les professionnels de la récupération et la manipulation et qui sont aux ordres de leurs mentors de l'étranger sous toutes les couleurs et odeurs. Tout le monde assiste aujourd'hui à un nouveau «processus» et une tournure qui montrent on ne peut plus clairement les divisions et les insultes et autres quolibets interchangeables. Les islamistes de Rachad qui ont fini par montrer leur identité vertement et les forces dites de double rupture dont la caractéristique est plus identitaire que démocratique dans le sens le plus large, s'échangent des accusations et des insultes au point que chaque faction accuse l'autre de travailler avec les services de renseignement. Une manière de dire que la traîtrise est devenue l'alpha et l'oméga de ces nébuleuses et forces centrifuges au point que l'impasse et la crise se sont exprimées clairement par médias et réseaux sociaux interposés. Donc, les choses sont à leur niveau le plus honni en termes de solutions et d'issues qui puissent exister et se proposer au peuple pour sortir d'une crise politique avec une autre manière d'aborder la pratique politique. La dictature, dont font preuve les deux camps disparates et hétéroclites, montre bien la culture monolithique et inique de ces variantes qui promettaient le changement au peuple algérien. C'est dire que les nébuleuses n'ont cure de leur myopie et étroitesse, qui réduisent la société algérienne et le peuple algérien en un bloc et un carcan reflétant juste la conception étriquée et la vision erronée qu'ils développent. Aujourd'hui, les choses se manifestent avec clarté et netteté quant à une solution intrinsèque soutenue et encouragée par les forces patriotiques que renferme le pays en insistant sur le front interne qui est le garant sûr d'un changement démocratique et social en se démarquant des inféodations et des accointances avec les forces et les puissances néocoloniales qui aspirent à disloquer l'Etat national et précipiter le chaos et l'effritement du pays en mille morceaux. Le changement est la clé de voûte d'une société en mouvement, cela reste toujours l'espoir et le rêve de tout patriote. Mais le changement doit être une démarche saine et dépouillée de visées ayant pour objectif le sabordage de l'effort national et de la souveraineté du pays. Il faut soutenir tout changement patriotique dans la perspective d'asseoir les jalons d'un véritable projet démocratique et social. Il faut surtout soutenir les volontés et les efforts de la jeune élite qui se cherche à travers des modèles de lutte et de mobilisation sans recourir à la sous-traitance honteuse avec les anciennes puissances coloniales et les affidés de l'Otan et les ONG dont l'affiliation aux officines étrangères sont avérées et prouvées. L'enjeu est celui de revenir aux luttes autour des véritables programmes et projets dont l'approche sociétale doit émerger localement et sur la base des contradictions qui s'expriment au sein de la société. C'est cela l'avenir d'un véritable changement qui assumera la tâche historique sans renoncer à sa patrie ou brader sa souveraineté nationale.